mercredi 27 novembre 2024

BALADE FAMILIÈRE, petits profits d'antan...

 

Calendula officinialis sinon arvensis, soucis des champs, ici des vignes. Les jeunes feuilles, les fleurs se mangent...  

Les fleurs du souci (mais il faut avoir de petits doigts pour jouer avec au je t'aime un peu beaucoup...) donnent une teinte jaune alimentaire. 

De n'avoir personne pour nous le dire, gosses, nous disions “ fleurs d'ail ” avant qu'une curiosité d'adulte disponible ne nous livre le languedocien « erbo blanco » puis, de l'occitan au français mâtiné de latin, « diplotaxis fausse roquette ».  

Adventice des vignes, elle est mellifère sauf que la saison n'est pas à réclamer des abeilles même si en ce moment les bourdons pollinisent les fleurs de néfliers. 


Plante médicinale, bien que plus forte et piquante que la roquette maraîchère, elle se mange en salade. 

Poireau sauvage, bien seul...

Encore un mais à chercher dans une vigne herbue, non traitée. Une botte, l'an passé, dans une friche théoriquement à l'écart des traitements... Pas cette année et puis, si les craintes dominent, plutôt s'en passer, se contenter d'un passé en vinaigrette. 


Les arbres nous regardent...

Ils nous regardent les arbres, mieux, ils murmurent nos vies ; et nous, trop banalement, ne savons pas les voir. 

Pin... plus parasol que d'Alep, non loin de celui « de Gibert », dans le parc abandonné, « solitaire et glacé », surtout livré à une profusion débridée de végétaux, de la nature reprenant ses droits. 

Pas fait exprès ce cyprès en point d'exclamation entre ces palmiers de Chine jumeaux, locaux depuis longtemps, un temps éclipsés par la beauté subtropicale des palmiers phénix, malheureusement condamnés si on ne gélifiait pas leur cœur, pour cause de papillons ravageurs, collatéraux du commerce international. Comparés aux gentils artistes amateurs de nectar si rares de nos jours, une pègre de papillons en quelque sorte ; d'instinct nous les cataloguons sous les noms de « sphinx », « bombyx ». Le paysandia archon qui se nourrit des tiges et des troncs de palmiers, un de plus, venu (“ accidentellement ” comme ils disent !) d'Uruguay et du Centre Argentine, attaque depuis le sud de l'Europe  


Il est encore beau de ses feuilles, le plus beau platane de Fleury ; derrière un pin bien moins vieux mais qui a bien profité, devant le garage jadis aux autobus de monsieur Dubeau. Entre les deux, pathétique (expression venant de quelqu'un qui a vécu), un robinier faux acacia, jadis (allons-y, répapillons, répétons !), jadis aux verdiers joyeux... il y avait des oiseaux et des nids, soixante ans en arrière... 

Beau de ses feuilles, le platane, je repense à ceux du parc du château à Salles ; plus loin, à ceux du Pech de Céleyran ; plus loin encore, avant tout dans le passé, je repense à ceux du lycée caserne (pour ne pas dire « prison ») style Napoléon III. Narbonne. Maurice, l'agent qui au goûter nous distribue aussi la Vache qui Rit, le raisiné (à tartiner ou à sucer, déjà dans un plastique... pas moyen de retrouver qui fabriquait et où), la pâte de fruit Dumas ou la barre de chocolat à faire fondre sur le poêle encore chaud d'une classe aussi ouverte que les autres. Je rêvasse ce brin de nostalgie aigre-douce... Maurice ratisse les feuilles qui, déjà en tas, boucanent l'air de leurs fumées grasses et âcres... Presque, Augustin Meaulnes sortirait de ce smog un brin solognot... Tableau de fantômes, mon ombre dedans...
Quelques matins peuvent piquer de froid, quelques autres fondre dans une douceur venue de la mer, fidèles au cycle des saisons, les platanes gardent encore leurs feuilles rousses (27 novembre 2024).