mercredi 5 octobre 2022

Toujours sur l'article concernant Mayotte et les prolongements discutables commis par son auteur.

Où l'auteur, Alban Dignat, nous tient un discours sur bien des points contestables et globalement insatisfaisant.

"Les habitants de Mayotte, que rien ne distingue de leurs voisins des autres îles" FAUX ! Mayotte ne partage que globalement avec les autres îles de l’archipel des Comores, culture, langue, religion et passé colonial...

dire le contraire revient à gommer les différences culturelles (animisme, syncrétisme plus marqués à Mayotte), de langue (le shingazidja de la Grande-Comore est incompréhensible pour les trois autres îles). Même l’histoire coloniale n’est pas la même pour ce qui est de la chronologie, du statut (Territoire ou Protectorat). Il ne reste que la religion et si elle est "contenue" à Mayotte parce qu’elle est la France, les locaux s’en félicitent, serait-ce sans exubérance, vu que l'immigration des Comores apporte aussi un intégrisme certain dans les pratiques. 

" On peut y voir une aberration compte tenu de ce que l'île n'a aucune affinité avec la France. C'est une vieille terre de culture et d'Histoire comme les autres territoires d'outre-mer (Polynésie et Nouvelle-Calédonie) qui restent attachés à leur autonomie. Mayotte n'a rien de commun avec la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion qui sont une création ex-nihilo de la France et, pour cette raison, sont devenues des départements d'outre-mer..." 
Parce que partir de 3000 habitants au début réduits qui plus est au statut d'esclaves illettrés, ce n'est pas partir de rien ? Vos démonstrations ne tiennent pas monsieur Dignat ! 

"... Sans s'embarrasser d'un débat public et démocratique, dans l'indifférence des médias et des commentateurs, le gouvernement de Nicolas Sarkozy leur ouvre la voie de la départementalisation et l'intégration pleine et entière dans la République française..." 

Le dire ainsi c'est faire croire au lapin sorti du chapeau alors que Mayotte demande inlassablement le statut de département depuis 1958 au moins... En outre il serait honnête de préciser que pour le moment, la départementalisation se marque par plus de devoirs que de droits. Est-ce utile de préciser ici ainsi qu'à un autre commentaire, que le citoyen à Mayotte coûte 4700 euros à la collectivité alors que le métropolitain bénéficie de 17300 euros, soit quatre fois plus ! (certains chiffres de l’Insee ne souffrent pas l’ambigüité).


"... Ils se montrent plus attirés par les sunlights de la société de consommation que par les vieilles lunes des luttes anticoloniales..." Restons-en là car ce n'est pas ce genre de propos tout dans la subjectivité et loin de la neutralité de l'historien qui pourrait satisfaire l'attente du lecteur au fait de l'impartialité d'un avis partiel

Encore sur l'article d'Hérodote "Mayotte française par accident".

 Certes, par accident comme pour tout ce qui advient sur Terre... ici parce que le sultan malgache à la tête de l'île était d'abord parti la vendre aux Anglais vainqueurs de Napoléon mais qui, depuis Maurice, n'en ont pas voulu. Entre parenthèses, La Réunion n'est-elle pas française par accident pour n'avoir pas été mentionnée dans ce qu'ils nous otaient en tant que prises de guerre ? 

Ici, comme pour l'article du pilote de Transall des années 70, un avis contre un article "méprisant et paternaliste", ce qui, contre une gauche vent debout contre la colonisation, ne manque pas de piquant ! 

D'une nommée BC... si, si, c'est une femme...   

Bonjour,

Je suis toujours surprise par l’obsession du colonialisme et le francocentrise (ou euroapéanocentrisme) des articles ou des informations sur les régions d'Afrique ou de l'océan indien. Je lis volontiers Herodote.net aussi parce qu'il ne tombe pas souvent dans ce travers. Ici vous ne l'avez vraiment pas évité. Présenter les choix des Mahorais uniquement en fonction des décisions étatiques françaises est assez méprisant. S'ils ont fait le choix de la France, c'est en connaissance de cause notamment vis-à-vis de l'histoire difficile avec les Comores lié à l’esclavage. Si leur identité était vraiment comorienne, la population n'aurait tout simplement pas hésité. Les Mahorais ont fait un choix conscient entre plusieurs destins possibles et celui de rester avec la France était plus avantageux que celui des Comores. Est-ce si difficile de leur reconnaître cette intelligence? Je ne connais pas Mayotte mais ce que j'en perçois est simplement que l'histoire leur a donné raison puisque ce sont maintenant les Comoriens qui se précipitent chez eux. Si j'ai bien compris, plus personne ne réclame le rattachement aux Comores. La résolution des Nations Unies est donc lettre morte. Il est temps de sortir des raisonnements colonialistes ou postcolonialistes si souvent victimaires et donc méprisant et paternalistes pour les populations locales concernées.

Bien à vous