samedi 18 avril 2020

SLIP KANGOUROU AU ROCHER DE ROQUEROLS

Le slip est présenté comme vêtement de sport par le catalogue Manufrance en 1906. Pour athlètes, il est vendu 2 francs, et est proposé en tricot laine douce ou en jersey coton fin.
Il devient sous-vêtement en 1913 dans la revue l'Illustration. La définition est plus courte à l'époque que celle du Robert : «Culotte ou caleçon très court.» 
Avant lui, nos attributs squattaient les longs pans de chemise ou séjournaient dans un caleçon long. 
En 1918, la marque Petit Bateau propose cette "culottes sans jambes". 
En 1944 apparait le slip kangourou permettant d'accéder à la quiquette (osons un vocabulaire connoté !) sans passer sous l'élastique latéral ou baisser le ventral. Quoique, si le slip est apprécié pour le maintien de l'ensemble ce doit être sans une compression superflue qui compromettrait les capacités de procréation, les testicules n'étant pas situés à l'extérieur pour rien.  
Il n'empêche, les Italiens et les Espagnols sont des inconditionnels du slip ! Virilité et machisme obligent ! 
(source wikipedia)

Hasard ? Synchronicité ? Ne ressent-on que les coïncidences que nous voulons bien ressentir ? Assez psychologisé, n'i a prou coumo disèn aïci... comme on dit ici. La fête de Pâques, le lundi de Pâques, le radeau en slip kangourou... puis la mort de Christophe chantant Aline pour tous mais encore Saint-Pierre et sa plage pour moi, la mer encore recommencée avec Joe Dassin qui m'en parle aussi et que je ne veux pas oublier (décès en 1980). Et hier soir, sur France3, un documentaire "Brassens par Brassens" (décès en octobre 1981), très bien fait. Sa vie, ses relations tant amicales qu'amoureuses, sa trajectoire d'artiste pas toujours en bute à sa vache enragée, ses copains de toujours, du STO en Allemagne, des amis du monde des cabarets et du spectacle, de sa jeunesse à Sète avec les virées sur la grand mare des canards, ce bel Étang de Thau, l'après-midi doublement arrosé au rocher de Roquerols et Georges magnifique à exhiber un superbe slip kangourou, juste une concordance synchrone. 

 
En 1958, l'armée française conseille l'emploi du slip plutôt que du caleçon, trop flottant. Qu'en penser pour une institution flottant elle-même entre l'image martiale du défilé et son bilan mitigé, qu'on laissât ou non les affaires sérieuses aux militaires, si on ne remonte qu'à 1870, en passant par la guerre pas drôle du tout de 1939-40, la cuvette de Dien-Bien-Phû 1954, la lamentable opération Turquoise 1994 (Rwanda) et la retraite du vaisseau amiral pour cause de covid 19 (avril 2020)... 
"... Voir et complimenter l'armée française..." mais avec Bourvil qui rigole et saucissonne !

vendredi 17 avril 2020

ALINE, SEñORITA des MOTS BLEUS... ÇA M'AVANCE A QUOI PUISQUE LA MER L'EST, TOUJOURS BLEUE ?

Matin gris sous le règne incontesté des vents marins. Les matins ensoleillés sous un Cers jadis dominateur victimes du virus climatique ? Pour se venger des fleuves mâles formant depuis les Alpes, les Cévennes et les Pyrénées, depuis toujours presque, étangs et lagunes, venus de la mer, ils apportaient et auraient voulu entretenir les miasmes, les fièvres paludéennes. Sauf que le Cers nettoyait tout en quelques heures à peine ! Oh Circius ! Oh vent divin loué par les Romains qui lui auraient élevé un temple ou au moins un lieu de culte sur la colline de Saint-Cyr près Sallèles-d'Aude ! 

Qu'on était loin de cette interrogation devenue presque une injonction, en ce bel été 1965, à compter au contraire les quelques jours de brise marine pour un temps de mer, comme on disait, bien deux fois moins fréquent et portant comptant double, au moins. Et ces soirées en musique quand après l'inversion vespérale des vents, le "Nord" se portait garant d'un autre jour de plage, quand une rafale apportait tout à coup des notes plus nettes sous la toile verte de la tente "Cabanon" du camping dit sauvage. L'âge nous imposait d'être au lit, mais à contre-coeur, les yeux, les oreilles encore bien ouverts. Comment, à quatorze ans, à entendre "J'avais dessiné, sur le sable...", ne pas se figurer des couples sur la piste de danse en plein air ?
"Puis il a plu sur cette plage...". Mais non, peut-être l'orage du quatorze juillet mais pour mieux entrer dans la saison à la mer. Christophe ne chantera plus, il nous a quittés cette nuit victime d'un emphysème, peut-être compliqué par le covid 19... 
 
Christophe en 1965. Merci l'INA.
Inutile de crier, de pleurer ; tout comme Aline et nos amourettes d'ados, il ne reviendra pas mais sa señorita danse toujours dans sa robe de "taff'tas". Il faut pourtant surseoir à l'émotion, contrôler sa contemplation intérieure. Ne sachant plus trop si c'est Christophe ou moi qui apparait en filigrane, j'ai du mal à l'imaginer toujours minet mais sans la moustache des années 70. 
Je m'en voudrais aussi d'oublier "Sur la plage il pleut beaucoup... Sur le sable abandonné tu ne viens plus... Mais la mer est toujours bleue..."
Joe Dassin en 1965. Merci l'INA.
Joe Dassin nous fait vivre une fin de saison avec la fin d'un amour, en chanson seulement j'espère. Avec lui, toujours notre belle plage de Saint-Pierre, plus tard, en 1971. Pas moyen de la voir sous un rideau de pluie, plutôt avec une double rangée de pas, sous un rayon de lune sur l'onde inoxydée... En 65-66, Joe chante "Çà m'avance à quoi ?" qu'on appréciera quand le succès sera venu. 
Tous ceux qui avec une chanson ont su nous offrir de quoi colorier un jour, dépeindre un âge, teinter un passé, faire déborder nos cœurs quitte à estomper, les années aidant, ces chanteurs, d'un art mineur disait à tort Joe un peu gêné de trop gagner, qui partent, qui portent et emportent un temps de nos vies, nous incitent, n'en seraient-ils pas conscients, à garder un peu de nos paradis perdus... 
"Peut-être un jour voudras-tu retrouver avec moi les paradis perdus" 1973 encore de Christophe. 
Il s'en est allé nous laissant Aline, sa petite fille du soleil, ses mots bleus, ses marionnettes, ses paradis perdus... pour les titres qui me reviennent. 
Oh aussi "Señorita dépêche-toi..." parce qu'il faut vivre avant qu'il ne soit trop tard et que face au temps ne reste que la mémoire des vivants... 

"Les vrais paradis sont ceux qu'on a perdus." Marcel Proust.