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mardi 7 mai 2024

JFK (7) « Pauvre type, va ! »

 Tu n’auras pas connu l’explosion en vol des grosses écuries institutionnelles, PSUMP (ça pète plus que UMPS de le lire comme ça!). Elles ont implosé, se sont désagrégées de l’intérieur, la désaffection des électeurs ayant seulement suivi et certifié le désastre. À nouveau, comme chez La Fontaine, c’est le troisième Macron qui a tiré les marrons du feu (2017).

En ce moment (2024) un dicton chinois se répète à l’envi « c’est par la tête que le poisson pourrit ». Pourrie de l’intérieur, cette politicaillerie ! seule une désaffection marquée des citoyens pourrait la faire enfin tomber, une peur de l’abstention que les parasites qui en croquent craignent plus que tout... Qu’est-ce qu’ils peuvent être mauvais français... ceux qui s’abstiennent ! 

18 avril 2007, dix-sept ans aujourd’hui... ton cœur lâche. C’est là que s’arrête ton chemin. 19 avril : tout le monde te pleure, tous se lâchent, même ceux qui au fond d’eux, restent secs ; un répit, une trêve, une affliction sans nom pour les plus touchés, quant aux autres... (Pas moi, les salopards, même morts je continue à leur en vouloir !) 

La famille a demandé le témoignage ultime à Patrick Mottard (Picard écolo, Mottard radical... la sincérité, seules les chapelles inoffensives en sont capables, et le PS égal à lui-même). C’est vrai qu’il a la plume alerte et sensible, Mottard. Il note une trêve politique factice à l’image des compliments vrais-faux déversés pour mieux passer avec les larmes. Ton ami souligne qu’avant de te trouver vilipendé, dangereusement menacé, ce furent critiques, railleries... n’est-ce pas Peyrat, le politicard multicartes, qui t’a traité de « pauvre type », dépité que tu sois fermé aux concessions, aux tentations matérialistes, fou jaloux de l’inaccessible richesse que tu affichais à marcher droit sous le soleil ou à rester toujours disponible et dévoué sur ton scooter rouge. Un mot important apparaît, le nom « notable », car la différence entre ceux qui le sont et les autres est importante : tu n’étais pas un notable ! À l’opposé de toi, un notable ne se salit pas les mains à bâtir sa maison, à l’opposé de toi un notable envoie sa participation et délègue dans le cas d’une participation humanitaire en Afrique, à l’opposé de toi, un notable, servi par une garde rapprochée de flagornerie intéressée, se montre d’autant plus arrogant que le glacis dont il s'entoure attaque pour protéger le chef d'escadrille... En Languedoc, fallait voir la floppée d'affidés serviteurs parlant bas à l'office du petit déjeuner de monsieur Frêche épluchant les unes des journaux du jour... et qui se filment tant ils sont hors-sol, un manque de dignité plus flagrant qu'avec une rascasse ou des bartavelles (v. Marcel Pagnol)... 

Revenons à ton copain concernant une approche que je ne peux cautionner, qui plus est, contradictoire, abâtardie entre idéal et singerie : “ ...malgré sa silhouette dégingandée et son élégance approximative... ”... ainsi si pour un progressiste, l’habit continue à faire le moine, étiquette et décorum, je préfère continuer à te voir nature au milieu des siens et non de la caste du paraître qui, afin de prospérer, pour le dire aimablement, suit la mode, se garde de choquer... À Mayotte, JF allait souvent pieds nus (1), ce qui est plus à louer qu’à moquer. « ...Il n’avait rien d’un Don Quichotte... » : pour ne pas dire tout et son contraire, monsieur Mottard, nous ne devons pas moins en accepter les nuances. Certes il ne se battait pas contre des fléaux imaginaires mais n’était-il pas en croisade contre la nature profonde de la politique voyant les intérêts personnels prendre le pas sur le bien commun ? La suite, d’ailleurs, confirme, puisqu’il cherchait la perfectibilité de l’Homme. Merci pourtant, monsieur Mottard, pour la conclusion, dans ce qu’elle a de général. Quel que soit le décalage entre le combat politique et celui contre l’antisémitisme, ce que vous citez d’Albert Cohen (1895-1981) (2), manqueriez-vous, à titre personnel, de tendreté :  

« ...Que cette épouvantable aventure des humains qui arrivent, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, que cette catastrophe qui les attend ne les rende pas tendres et pitoyables les uns pour les autres, cela est incroyable... » ALBERT COHEN, O vous, frères humains, 1972.

demeure  aussi universel que poignant,... Je veux bien avoir été mauvais prof mais pour avoir considéré vingt-quatre heures sur vingt-quatre que les enfants à moi confiés étaient sacrés et à aimer, la confrontation entre l’innocence ouverte du petit Albert de dix ans et la haine viscérale, préméditée du camelot pourtant si  beau parleur m’horrifient ! Et dire que “ ça ” continue... Allez lire, ce n’est pas long, ça en dit long...   

Site : ALBERT COHEN o vous frères humains groupement 5 textes (doczz.fr)       

Belle conclusion, elle prolonge, élargit le débat donc l’esprit, le petit prof savoure... une image classique revient le conforter : 

 « ... L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur... »

Saison des semailles, Les Chansons des rues et des bois, (1865) Victor Hugo (1802-1885).  

Le_semeur_(1888)_by_Dutch_painter_Vincent_van_Gogh Domaine public Collection Villa Flora

(1) Néanmoins, dans les îles, c’est afficher son dénuement, se présenter inférieur... les clichés sont universels, les moines en seraient-ils absents...

 (2) Contemporain et ami de Marcel Pagnol, Cohen, plutôt d’une extraction persécutée, a pourtant commis des paroles imbéciles à propos des femmes...