Suite du 24 janvier, une deuxième lettre en date du 30 janvier 1998 :
« ...Première parenthèse : je viens juste de lire la dernière lettre. Si envoûtante sous un ciel d'orage, Mayotte reproche un peu mon air absent. Gilbert (copain colocataire) aussi a du courrier. Pas de mot, plus un geste. chacun songe et voyage ailleurs. Même le tonnerre, pourtant si inhabituel ici, ne fait pas sursauter mais nous nous levons pour fermer les fenêtres, voir si rien n'est rentré. « Ici, si besoin était, cette belle averse donnerait huit jours de réserve » dit Gilbert. Le ciel se calme, s'éclaircit ; le bananier goutte ses perles d'eau ; le soleil couchant pare le jardin de milliers d'éclats.
« ...Première parenthèse : je viens juste de lire la dernière lettre. Si envoûtante sous un ciel d'orage, Mayotte reproche un peu mon air absent. Gilbert (copain colocataire) aussi a du courrier. Pas de mot, plus un geste. chacun songe et voyage ailleurs. Même le tonnerre, pourtant si inhabituel ici, ne fait pas sursauter mais nous nous levons pour fermer les fenêtres, voir si rien n'est rentré. « Ici, si besoin était, cette belle averse donnerait huit jours de réserve » dit Gilbert. Le ciel se calme, s'éclaircit ; le bananier goutte ses perles d'eau ; le soleil couchant pare le jardin de milliers d'éclats.
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Common_myna_(Acridotheres_tristis_melanosternus) under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Charles J. Sharp (1951- ) |
Un « kiwa-kiwa » ( martin triste) peut-être celui qui vient nous voir au matin, manifeste sa joie bruyante dans la houppe du cocotier là-bas, dans l'air détendu il répète son appel strident et reçoit en réponse des notes aussi cristallines. Ambiance après l'orage, à apprécier avec une San Miguel.
On a mangé un avocat, une boîte de thon aïoli maison (spécialité de Gilbert), des brèdes-coco (feuilles de manioc malaxées cuites au lait de coco) et un talon de rôti de dindonneau précuit... nous avions du vin... »
30 janvier 1998 :
« ... les deux envois sont à l'abri, le premier à la poste de Mamoudzou, le second à Passamaïnti : l'humidité et la pluie pénétrant partout, autant choisir des boîtes à l'abri des murs.
Hier je faisais quelques courses ; les rues commerçantes noires de monde, des embouteillages : on se pressait pour consommer ; si la production agricole reste familiale, pour le commerce et d'autres secteurs, certains font preuve de dynamisme et sont entreprenants. Ibrahim par exemple, le mari de Salama est « taxi-brousse », il a pu rembourser son Toyota de 17 places en un an mercredi, veille de la fête il a encaissé 2500 F... à raison de 10 F la place pour les 30 kilomètres, il n'a pas chômé avec au moins 7 à 8 A/R soit 420 kilomètres ; il ne confond pas chiffre d'affaire et bénéfice mais il est content.
En ville, lisant le journal depuis le Conseil Général, en plus de la vue sur la baie, d'un nyombeni agréable (vent de NE marquant la saison des pluies qui persiste cette année depuis un mois alors qu'habituellement le kashkazi, vent de mousson mais NW lui, prenait le relais), j'ai bien aimé l'ambiance bon enfant des chalands allant ou venant.
Hier se mêlant à une senteur de pluie chaude, une bonne odeur de feu de bois et de pâtisserie montait du village. Il pleut depuis six semaines, comment font-ils pour avoir du bois sec ? en réserve sûrement. (à suivre)
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