vendredi 4 août 2023

O SOLE MIO*... 6 octobre 2014.

Édouard_Manet (1832-1883) Nature_morte,_huîtres,_citron,_brioche Source Dickinson Gallery, London and New York

Celle-là, huit ans après, je la cherche obstinément. Je le sais qu’elle dit tant de moi et qu’elle ne dépareillerait pas pour clore le tour si prenant de l’Étang de Thau. Mais je ne disposais que de deux clés, les mots « Américain », un comble quand, par principe on tient à dire « Étasunien » puisqu’ils ne sont pas l’Amérique à eux seuls, et « huître(s) » au singulier ou au pluriel, l’image étant cette coquille fraîche avec le quartier de citron, au moins pour la présentation, cette coquille qu’on se doit de gober avec son eau, cette huître qu’on mâchonne aussi voluptueusement que la goulée d’un picpoul de Pinet venant après parce qu’avec elle, fermerait-on les yeux, il y a ce soleil du matin, les friselis des vaguelettes bienveillantes, un petit air agréable, la mer au large, au moment où le marin va rentrer, accolant son bleu d’huile en plaque aux échardes bleu-métal qui lui font risette, mêlant le teuf-teuf si proche pourtant vers l’horizon d’une casquette traînant au maquereau, dans ce geste si particulier du bras, au « O sole mio... » de Pavarotti, cet air en partage de tous les Midis. « Un bonheur » devrais-je écrire en légende, de mon calame trempé dans la larme qui n’a pu se retenir...   

Vendredi, il ne fallait pas rater Thalassa... même si ce n'est plus la musique d'origine, même si trop souvent les sujets ont un rapport plus ou moins distant avec la mer. Cette fois, pas question de louper Sète et l’Étang de Thau, surtout que nous en parlions voici peu. 

Étang_de_Thau-Vu_de_Pierres_Blanches Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur daniel Villafruela

L’Étang, la lagune, le bassin de Thau, peu importe comment on le nomme, se dévoile avec ce pêcheur de Bouzigues qui rapporte des palourdes, des escargots pointus, des oursins, sans trop plonger au même endroit de peur de signaler ses coins. « E isso ! », et puis quoi, comme il le dit lui-même ! Plus loin, il nous promène au rocher de Roquerols, celui des « Copains d'abord » « dans la grand mare des canards », chers à l'ami Georges.

La pêche encore avec Robert, natif de la Pointe Courte (Sète), qui affole les dorades autour des tables à naissain. Il évoque son grand-père qui l'emmenait en nacelle ; il parle des barques jadis nombreuses à manier l'arseilhère...

Mais l’Étang vit aussi avec son siècle et s'il eut, comme Brassens, mauvaise réputation, c'est du passé depuis que les sirènes veillent : oui, ces balises, ces bouées partout sur le bassin, les ruisseaux qui affluent, les canaux, dotées de capteurs, prêtes à détecter la moindre pollution. Les conchyliculteurs peuvent immerger leurs cordes. Est-ce pour cela que la maison Tarbouriech a su élever une huître d'exception exportée désormais en Chine, en Russie, en Thaïlande ? et dire que sur la pression des États-uniens qui ne l'autorisent pas chez eux (rien d'étonnant quand on sait le sagan, les histoires qu'ils font pour le Roquefort ! Il faut dire aussi que leurs côtes ne manquent pas d’huîtres d’espèces et de tailles variées, dont des géantes), cette importation doit être interdite aujourd'hui en Russie ! (à suivre, je pense...) 

* c'est du resucé mais qui l'aurait remarqué ? faites comme si je n'avais rien dit...  

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