" Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plan..."
Sur Agora, sous le pseudo "Isgal" et un avatar au bonnet phrygien, un commentateur a peut-être sciemment terminé son intervention par un "in cauda venenum" ou si vous préférez, un coup de pied de l'âne :
" enfin, n’oublions pas que Mistral était d’extrême droite... "
Que nous vèn di Catalan
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plan..."
Sur Agora, sous le pseudo "Isgal" et un avatar au bonnet phrygien, un commentateur a peut-être sciemment terminé son intervention par un "in cauda venenum" ou si vous préférez, un coup de pied de l'âne :
" enfin, n’oublions pas que Mistral était d’extrême droite... "
Vous vous doutez qu'il m'a tarabusté ce commentaire, parce que
lapidaire, et dit comme ça, anachronique. J'étais d'autant plus embêté
que les réactions sont rares et qu'il ne faudrait pas refroidir les
quelques uns qui s'intéressent...
Les jours ont passé quand hier, je crois, une réponse aussi inattendue qu'inespérée, ne pouvant mieux tomber :
" Mistral d’extrême droite ? Ben voyons comme disait l’autre ! Certainement pas malgré des postures tous azimuts, par maladresse, par opportunisme, parce qu’il était facilement influençable aussi.
Vers 1848 il est démocrate-socialiste mais les « néo-jacobins » l’accusent de séparatisme (il est lié avec les Catalans) dans le seul but de disqualifier les républicains fédéralistes. D’où sa sympathie nouvelle pour l’Empire, vite déçue car elle n’amènera pas la décentralisation de la France.
Après la défaite de 1870 et l’esprit nationaliste de revanche, il apparaît comme plus français que provençal pour soutenir les aspirations monarchistes d’un régime pourtant républicain (encore l’idée des provinces du royaume de France).
A partir de 1876, quand les idées républicaines l’emportent sur les monarchistes, en tant que Français face à la menace prussienne, son idée est de promouvoir une fédération latine.
Il a le tort d’être connu et la gauche le combat en tant que figure du monarchisme.
Dans quelle mesure le fait d’être une cible l’a radicalisé au point d’adhérer à une ligue nationaliste anti-dreyfusarde ? Une adhésion qu’il regrettera d’ailleurs.
Il fut l’ami de Roumanille marqué très à droite mais aussi celui de Paul Arène auquel il rendra hommage en publiant, dans l’Aïoli, les lettres de ce dernier du temps de la Commune. Il y a aussi sa correspondance avec Louis-Xavier de Ricard, un communard exilé... Mistral, toujours attiré par le fédéralisme, reste sensible aussi aux aspirations sociales.
Certains voudraient encore accuser Mistral d’avoir un penchant pour la Prusse alors que ce sont des lettrés allemands qui le soutiennent parce qu’EUX savent étudier et défendre la langue d’Oc (Edouard Koschwitz auteur de la première édition critique de mirèio... EN FRANçAIS !)
D’accord pour ses opinions très contradictoires, allant du fédéralisme de gauche à l’échelle européenne, avant 1870, à la reconstitution des provinces françaises par la monarchie mais ne font-elles pas qu'illustrer les incertitudes de la deuxième moitié du XIXème ? Alors, de là à affirmer qu’il était d’extrême-droite, NON !
Et pour donner à réfléchir sur la permanence des contradictions humaines, n’a-t-on pas, aujourd’hui, pour servir un mondialisme au service du capitalisme, des dirigeants socialistes au passé très trotskyste ???"
Le billet est signé "Batrolo"... je me suis emballé un instant croyant que c'était Bartolo, l'immigré de Lespignan, le maçon.
Enfin, les mots de l'un et mes pensées pour l'autre m'ont bien fait plaisir !
Les jours ont passé quand hier, je crois, une réponse aussi inattendue qu'inespérée, ne pouvant mieux tomber :
" Mistral d’extrême droite ? Ben voyons comme disait l’autre ! Certainement pas malgré des postures tous azimuts, par maladresse, par opportunisme, parce qu’il était facilement influençable aussi.
Vers 1848 il est démocrate-socialiste mais les « néo-jacobins » l’accusent de séparatisme (il est lié avec les Catalans) dans le seul but de disqualifier les républicains fédéralistes. D’où sa sympathie nouvelle pour l’Empire, vite déçue car elle n’amènera pas la décentralisation de la France.
Après la défaite de 1870 et l’esprit nationaliste de revanche, il apparaît comme plus français que provençal pour soutenir les aspirations monarchistes d’un régime pourtant républicain (encore l’idée des provinces du royaume de France).
A partir de 1876, quand les idées républicaines l’emportent sur les monarchistes, en tant que Français face à la menace prussienne, son idée est de promouvoir une fédération latine.
Il a le tort d’être connu et la gauche le combat en tant que figure du monarchisme.
Dans quelle mesure le fait d’être une cible l’a radicalisé au point d’adhérer à une ligue nationaliste anti-dreyfusarde ? Une adhésion qu’il regrettera d’ailleurs.
Il fut l’ami de Roumanille marqué très à droite mais aussi celui de Paul Arène auquel il rendra hommage en publiant, dans l’Aïoli, les lettres de ce dernier du temps de la Commune. Il y a aussi sa correspondance avec Louis-Xavier de Ricard, un communard exilé... Mistral, toujours attiré par le fédéralisme, reste sensible aussi aux aspirations sociales.
Certains voudraient encore accuser Mistral d’avoir un penchant pour la Prusse alors que ce sont des lettrés allemands qui le soutiennent parce qu’EUX savent étudier et défendre la langue d’Oc (Edouard Koschwitz auteur de la première édition critique de mirèio... EN FRANçAIS !)
D’accord pour ses opinions très contradictoires, allant du fédéralisme de gauche à l’échelle européenne, avant 1870, à la reconstitution des provinces françaises par la monarchie mais ne font-elles pas qu'illustrer les incertitudes de la deuxième moitié du XIXème ? Alors, de là à affirmer qu’il était d’extrême-droite, NON !
Et pour donner à réfléchir sur la permanence des contradictions humaines, n’a-t-on pas, aujourd’hui, pour servir un mondialisme au service du capitalisme, des dirigeants socialistes au passé très trotskyste ???"
Le billet est signé "Batrolo"... je me suis emballé un instant croyant que c'était Bartolo, l'immigré de Lespignan, le maçon.
Enfin, les mots de l'un et mes pensées pour l'autre m'ont bien fait plaisir !
photos autorisées wikipedia 1 frédéric Mistral. 2 Dialectes de l'occitan d'après F. Mistral.
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