Lettre ouverte de la MSM (Majorité Silencieuse de Mayotte).
PLAIDOYER POUR MAYOTTE SANS LES BAVARDS DE SERVICE...
Il a bon dos le visa Balladur, en tant qu’énième expression de l’ennemi
extérieur vilipendé mais ne masquant que l’impéritie intérieure d’une
impuissance entretenue d’un état comorien démissionnaire parce que la
corruption n’arrange que ceux qui en profitent aux dépens du peuple !
Une
gangrène qui ne date pas d’hier : rappelons pour mémoire que le
président Ahmed Abdallah achetait les fonctionnaires « comme des sacs de
riz » et s’enrichissait dans l’import-export, en confisquant, par
exemple, un cargo de riz envoyé par l’aide internationale, alors que des
enfants mouraient de faim dans le Nioumakelé.
J’entends déjà les
bonnes âmes qui mettent en avant Denard et la France, toujours à
l’origine d’un chaos bénéficiant par alternance à des factions
politiques locales complices. Il en est des pays puissants comme des
individus en vue : l’action fluctue entre grandeur et ignominie, entre
idéal et réalisme, l’action peut devenir agissement. Quant à qualifier
l’attitude des pays émergeants, dépendants, en voie de, plus ou moins
avancés, ce ne serait pas inutile non plus...
Considérant le point
de vue présenté ci-dessus, le Président Ikililou Dhoinine fait
seulement preuve d’un parti pris hypocrite lorsqu’il refuse toute
responsabilité : « ... l’entrave administrative imposée sur la libre
circulation des comoriens sur l’ensemble de leur territoire naturel,
constitue un fait qui, jamais, n’arrêtera la perte de nombreuses vies
humaines"(sic) . De même, Maître Fahmi Said Ibrahim ferait mieux de
retourner ses litanies véreuses (sa langue de bois vermoulu si vous
préférez) à sa majorité présidentielle, à savoir qu’il doit d’abord agir
auprès des autorités comoriennes « pour que ce massacre puisse être
arrêté », puisque ses éructations ciblent des « massacreurs » !
Dans le même ordre d’idée, d’autres effets de manche, fussent-ils plus
mesurés, et pour cause, s’avèrent insupportables. Je veux parler de
Maître Saïd Larifou , qui au titre de la double nationalité, accable
d’abord la France qui le fait vivre plutôt que les Comores qui ne
veulent pas de lui. S’il fait montre d’un certain courage, cela n’a pas
empêché l’Union des Comores, sa deuxième patrie, de l’héberger parfois
dans ses geôles, au nom de la démocratie en vigueur !
Et monsieur
Djaanfar Salim Allaoui, ancien ministre de Mohamed Bacar ? Encore un
qui change de discours à un mois d’intervalle, à entendre comment ont
tourné ses propos honorables et impartiaux (entretien Patrick Millan /
France Mayotte). A présent, il ne met plus en cause que le pays qui
l’accueille en tant que réfugié politique. Cependant, plaidant en sa
faveur, le fait que, contrairement à d’autres, l’ancien ministre ne
s’accommode pas d’avoir le cul entre deux chaises : au mois d’août 2012, il
prétendait vouloir rentrer dans son pays avant la fin de l’année
nonobstant le comité d’accueil qui viendra lui rappeler quelques
principes démocratiques en vigueur. Est-ce à cette action suicide qu’il
fit référence, ne retenant plus son exaspération lors de cette récente
conférence de presse ?
Quoi qu’il en soit, il est opportun
de rappeler aux bonnes âmes que le machiavélisme de l’ancienne
puissance coloniale s’est aussi traduit par l’octroi en grand nombre de
la double nationalité ; il est bon encore de ne pas occulter que la
France continue d’aider les Comores (13 millions d’euros en nom propre
et en participation aux 9,62 millions d’euros du FED de l’Union
Européenne / chiffres de 2011).
Et si nos consciences se doivent
d’abord de compatir et de refuser la mort tragique en mer de
tant d’enfants, de femmes et d’hommes, si notre sensibilité déplore la
brutalité légale du rejet des clandestins, si notre sens de la
République condamne les bavures qui peuvent entacher les procédures,
est-ce déplacé de remarquer que nos services de soins et de santé ne
sont pas fermés aux étrangers ? Est-ce mesquin de relever que les
établissements scolaires accueillent sans discrimination ces enfants
d’ailleurs sans discrimination aucune, que non seulement ce sureffectif
coûte au contribuable mais qu’il affecte la progression des nationaux
(locaux insuffisants, rotations de deux divisions pour une seule salle de classe, handicap
de niveau, réussite compromise) ?
Pour ce qui est de la
conscience des gouvernants comoriens qui hélas se résume exclusivement
par tant de haine entretenue, parce qu’ils maudissent et n’acceptent pas
le choix des Mahorais, nous les laissons face à leur responsabilité.
Maintenant il ne faudrait pas que le problème d’ingérence ne se pose
que chez nous ! Il ne s’agit en aucun cas, de faire taire les voix en
contradiction ou qui contestent (c’est à l’honneur de notre démocratie,
cela fait avancer le débat). Non, cette prise de parole vient exposer ce
qu’une grande majorité de nos concitoyens souffre en silence. Et quand
les chatouilleuses d’aujourd’hui viennent rappeler à tous la résistance
historique de notre île, nous choisissons l’engagement plutôt que le
silence, le choix de nos convictions plutôt que la honte de l’inaction !
Mais nous voulons aussi être une force de proposition, n’en
déplaise aux donneurs de leçons, et suite à ce plaidoyer pour Mayotte
qui ne doit rien aux "bavards" de service (en argot, les avocats), dans
un deuxième temps, notre prétention ira jusqu’à proposer des pistes
susceptibles de faire évoluer une situation grave et tragique par bien
des aspects.
Messieurs les gesticulateurs, messieurs les
manipulateurs de l’extérieur et de l’intérieur, messieurs les
professionnels de l’intrigue et de la provocation, bavards de service et
de tout poil, souffrez que notre point de vue trouve sa place dans le
concert d’idées !
Messieurs, mesdames nos gouverneurs, daignez vous intéresser à ces doléances fondées.
Bonnes âmes de partout et d’ici , tempérez un concours irresponsable, par trop à sens unique.
Au nom de la MSM (Majorité Silencieuse de Mayotte), pour une large
diffusion et en tant qu’appel solennel à nos représentants légaux.
PS : que ceux qui ne connaissent que de loin la situation de Mayotte n'hésitent pas à demander infos et éclaircissements : ce débat ouvert concerne tous nos concitoyens.
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire