mardi 25 mars 2014

Partager le Voyage / FRANCE D'ICI OU DE LA-BAS... DANGER ! 

Il a remis ça François, le vice-recteur de Mayotte, parce que, chez ces gens-là, la propagande, le mensonge, priment sur le respect des idéaux démocratiques. Trompez, mentez, insistez et vos boniments prendront un accent de vérité. 
Les journalistes peuvent contribuer à cette hypocrisie. Quand le vice-recteur, la main sur le cœur, insiste, parce qu'auprès des enfants, ON n'a pas assuré 3000 heures pourtant obligatoires d'école, la journaliste indique 4000 heures pour les 7000 dues. Sauf, qu'après des salamalecs et autres comptes d'apothicaire pour évaluer ce que cela donne, en années (encore un procédé propagandiste), elle annonce 4500 heures effectives... L'esprit citoyen pas encore endormi réalise alors que nous venons de gagner 500 heures en une seconde, par miracle sans doute ! Il n'empêche, ON est méchant, ON est peu consciencieux à Mayotte... ON devrait faire amende honorable.. ON devrait se sentir visé mais surtout  pas lui, le vice-recteur, bras armé du ministre et donc de l’État !
Parlons-en des heures de classe en moins sur une scolarité tronquée parce que les maternelles ont eu tant de retard à l’allumage. Elles ont même dû préchauffer un temps certain avant de recevoir les enfants de 3 ans et dans un deuxième temps ceux de 2 ans. Ici, lorsqu'une classe ne compte que 20 % d'enfants français, le haut fonctionnaire, lui, susurre « ... des élèves nouvellement arrivés en France... », parce que, concernant l'immigration clandestine, le bon peuple de métropole ne doit pas écarter le regard de la ligne bleue de Gibraltar et de Lampedusa et surtout ne pas voir le bras de mer, pourtant aussi bleu, entre Anjouan et Mayotte ! (1) où l’État trahit une de ses missions ! (2)
Au collège, le décompte des heures de classe non assurées pointe aussi l'inertie, le laisser-aller, le cynisme du "tout ce qu'on fait pour toi"... Ainsi des heures de musique ou d’art plastique ou d’EPS ou les trois à la fois, n’ont pas été assurées. En 1997, l'emploi du temps d'un petit sixième ne totalisait que 21 heures de cours et à peine plus en 2003 !

Mieux vaut accabler les enfants et le particularisme mahorais plutôt que de reconnaître l'échec incontestable de l’Éducation Nationale. Mieux vaut imposer une remédiation qui a juste pour but de fourguer la dernière réforme plus que discutable, mal fagotée, pour laquelle on ne parle pas plus, en amont, des programmes que des enseignants. Et le ministre voudrait persuader qu'il est investi dans sa mission alors qu'il va se présenter aux européennes ! « Après moi le déluge », « le rat quitte le navire » : peut-on faire mieux dans le genre ? Ah si, on peut trahir les principes de laïcité en abandonnant la neutralité tolérante pour un activisme honteux en faveur de la théorie du genre ! Désolé mais cela me rappelle, comme en intaille par rapport au camée, la politique nazie ! Dans cette atmosphère nauséabonde, le seul mérite de cette réforme ne coûtant rien à l’Etat, puisqu’elle repose sur une pression illégale exercée sur les mairies donc sur nos impôts locaux, est de revenir sur la précédente décision gouvernementale de la désastreuse semaine de quatre jours. Pour les citoyens blackboulés par ce surplus d'arrogance, l’alternance des politiques se traduit par une continuité toujours plus calamiteuse dans la gestion des affaires publiques et l'irrespect d'idéaux toujours plus malmenés depuis 40 ans ! 

Revenons à notre "haut-fonctionnaire formaté". Je le cite : «Une journée concentrée sur 7h-midi uniquement est impossible à suivre même en tant qu’adulte ! » Nous ne saurons pas ce qu'il voulait dire par là vu que les points presse ou d’étape doivent se résumer à des monologues de l’Institution sans que les médias chargés de diffuser ne posent les questions au nom de la population. En la circonstance, une journée de classe de cinq heures coupée de deux récréations n’a rien d’aberrant. Et que viendraient faire les adultes dans cette galère ?

Autre morceau choisi : « Ce rythme aurait dû être aboli »... Parfois on préfèrerait être sourd plutôt que d’entendre un tel vocabulaire sur une île marquée par des pages noires de l'Histoire! Ce qui donna lieu à une abolition, c’est l’esclavage, monsieur Coux, c'est le statut de l’Indigénat, c'est le Travail Forcé qui ne fut aboli qu’en 1947 ! Ce n’est guère reluisant de la part d’un vice-recteur de sortir de telles inepties mais nous pouvons déplorer aussi l’attitude des journalistes avec, en prime, plus grave, la passivité des administrés.

L’État n'assure pas ses missions et tous les échecs sont le fait de Mayotte et des Mahorais ! Les hauts fonctionnaires qui ne font que passer ne doivent pas être mis en cause ! Un des prédécesseurs, aussi souriant que godiche,  n'avait-il pas déclaré, très VIP, qu'avec son beau-frère, ils jouaient à celui qui ferait le plus d'îles dans sa carrière ? Et ce bon monsieur Perrin, prédécesseur de l’actuel, qui, faute de construire des écoles fustigeait l’utérus des Mahoraises qui pondaient trop de futurs élèves ! Plutôt que de ne pas répondre à ce racisme méprisable, et même si qui suit ne vaut pas une statistique et ne relève que d'un instantané, lors de l’accouchement d’une amie en 2006 (des jumeaux monsieur Perrin, deux d’un coup !), elles étaient deux Françaises sur 36 parturientes ! 

L’Etat ne satisfait pas à ses missions et même quand il n’a pas à investir dans une réforme qu’il fait payer aux autres, il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’il veuille faire d’une pierre deux coups, voire trois et même plus de ricochets. En effet, ce gardiennage annoncé sous couvert de réforme, dans des conditions lamentables (3) devrait permettre l'embauche au rabais d'un personnel d'encadrement et pourrait rogner les chiffres inquiétants concernant les enfants des rues (la plus grande favella de France s'accroche sur les hauteurs de Mamoudzou !) ainsi que ceux de la primo-délinquance à Mayotte.

Mais les "très hauts" comités "théodule" feront encore dans la gesticulation et les rapports édulcorés de nos beaux messieurs de l’Administration continueront à brosser dans le sens du poil parce que, chez ces gens-là, il faut être bien vu pour faire carrière, sans que la question du bien public ne prévale, quitte à donner dans le mensonge et les faux-semblants. Et dire qu'à l'époque on se gaussait de l'appareil d’État soviétique et de ses apparatchiks, tout comme on brocarda, entre parenthèses, et non sans un sacré culot, la pauvre cavalerie polonaise écrasée par Hitler en trois semaines, alors que la "première armée du monde", la nôtre, ne fit illusion qu'une semaine de plus !


(1) l'île est utilisée en tant que nasse pour les étrangers représentant plus de 50 % de la population et non autorisés, à rejoindre un autre territoire européen, ce qui serait complètement illégal. 
(2) une institutrice qui a accompagné une classe-nature m'a affirmé qu'il n'y avait pas un seul Français parmi les élèves. 
(3) rien de prévu pour une restauration scolaire dans les règles (hygiène, équilibre alimentaire) lors d'une journée que nous « devons » aux enfants, sous le soleil, dans la boue ou la poussière, avec des wc bouchés pour une pause dite méridienne (encore une jolie expression, à sortir la bouche en coeur, monsieur le recteur).

 22,5 heures ! A moindre coût, monsieur Coux !

mercredi 19 mars 2014

Mayotte en danger / LA CRIMEE, C’EST MAYOTTE ! ou COMMENT DIRE LEUR FAIT AUX ENFUMEURS !

LA CRIMEE, C’EST MAYOTTE ! Voilà ce qu’on peut lire, désormais, en addendum à la crise ukrainienne (1) ! Certains osent une comparaison simpliste, tant la malhonnêteté ne les étouffe pas, entre « le référendum » proposé (eux disent "imposé") à Mayotte et celui qui vient de se tenir en Crimée ! 
C’est bien dans la tradition de ces courants solidaires contre l’impérialisme, prétendument progressistes mais, pour leur majorité, inféodés à des totalitarismes, jadis, autrement meurtriers. Chez ces confinés de cette gauche extrême qui "s’autoalimente" et qui sait seulement s’opposer par principe, l’esbroufe, le mensonge et l’intox n’ont d’égal que l’escamotage et la dénaturation des faits à seules fins de propagande... la malhonnêteté intellectuelle est une seconde nature. LA CRIMÉE, C’EST MAYOTTE ! L’imprécation se veut lapidaire, indiscutable, propre à tromper et rallier les esprits faibles, peu enclins à reconnaître la sale manœuvre, l’essentiel étant que la meute suive et en vienne à hurler avec les loups !

Décryptage de l’enfumage :

1) « le référendum » ? Il y en eut deux à Mayotte sur l’indépendance avec les Comores, en 1974 et 1976 parce que la puissance coloniale, indécise, balançant entre largage puis maintien, soufflant le chaud et le froid au nom du peuple français mais à son insu, entretenant l’imbroglio entre « consultation » et « référendum », "faisait semblant" de ne pas comprendre le choix des Mahorais...

2) Comparer deux périodes éloignées de 40 années constitue une démarche fallacieuse : tout change très vite et la seule constante me semble être le penchant nuisible (avec des perspectives potentiellement criminelles) des hommes de pouvoir... et ordinaires aussi... Et puis, à en croire Paul Valéry, « L’Histoire est la science des choses qui ne se répètent pas. » (Variété), raison supplémentaire pour se persuader que « comparaison n’est pas raison ».

3) L’attitude est d’autant plus malhonnête lorsqu’on compare ce qui n’est pas comparable. Mayotte n’a pas voulu intégrer un ensemble indépendant alors que la Crimée pousse et est poussée à la sécession. Les deux situations sont bien différentes et presque contraires !

Dans ce chapitre nos chers camarades et plus encore les maoistes dont aucun ne dira regretter avoir défilé avec le petit livre rouge, une fois connus, pour ne citer qu'eux, les 30 – 40 millions de morts dus au « grand bond en avant », devraient plutôt comparer, en priorité, avec les conséquences géopolitiques de la fin de l’Union Soviétique, ensuite avec les partitions récentes comme celle du Sud-Soudan dévoilant les contradictions machiavéliques des États-Unis, et enfin, à la rigueur, puisqu’ils font l’erreur de toujours se référer à un passé plus ou moins éloigné (esclavage, décolonisation, etc.) à la sécession de l’île comorienne d’Anjouan.

L’île comorienne, en effet, a brandi le drapeau français en 1997 et les troubles n’ont vraiment été étouffés qu’en 2008 grâce à l’intervention d’une coalition armée internationale provoquant la fuite du président auto-proclamé, le colonel Mohamed Bacar... Et si la françafrique est pointée du doigt (et le fait de le dire ne devrait froisser personne), c’est ne pas être intègre que d’accabler seulement la France, serait-ce celle des barbouzes, du SAC et des coups fourrés... sauf que biaiser la vérité est une constante chez ces détracteurs-là !

Et pour quelle raison, la question de la Crimée ne s’est-elle pas posée au moment de l’indépendance de l’Ukraine en 1991 ? Les Russes de Crimée se sentaient-ils toujours soviétiques ? La CEI rassurait-elle à tort les populations russe, russophile, russophone ? Leur a-t-on proposé ou imposé une consultation officieuse sinon un référendum officiel ? 


Et l'enfumeur alors ?
Profil de l’enfumeur type, aussi approximatif que celui, plus tendance voilà quelques années, du bobo germanopratin :

1) orthodoxe politiquement et solidaire de ses pairs, le hâbleur des lendemains qui chantent ne dit pas que ses vœux pour le bonheur des peuples vont à l’encontre de l’épanouissement de l’individu. Il prétend que la lutte (légitime... et qu'on aurait dans le "Buffett") contre l’impérialisme, le capitalisme asocial est sa priorité alors qu’il veut avant tout éliminer ceux de son bord qui ne pensent pas pareil ( dans tous les sens du terme suivant le pouvoir dont il dispose car ceux [de mon espèce]qui ne sont pas avec lui, sont contre lui).

2) C’est un habitué des forums et des sites de l’Internet encore libre (pour ceux de mon espèce aussi...). Avec ses alter ego, il publie à bon compte (d’éditeur ou... d’auteur ?) à la maison L’Harmattan et alimente une dizaine de sites en dehors d’Avox.

3) L’impartialité des sources ne lui importe pas tant que cela va dans le sens de sa propagande.

Chez l’homme du passé que je suis, ce portrait robot rappelle furieusement l’histoire du XXème siècle, le pouvoir anesthésiant du dogme, l’élimination de la diversité au profit exclusif du parti unique (Staline élimina l’opposition de gauche avant l’opposition de droite / En Espagne, la guerre civile dans la guerre civile encouragea l’assassinat systématique des anarcho-syndicalistes et des libertaires, pour mieux aider Franco sans doute...).

Pour en finir avec le parallèle entre la Crimée et Mayotte, les détracteurs de Mayotte française s’en tiennent au « L’ONU l’honnit », or une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies n’a qu’un rôle de recommandation et seules les conclusions adoptées par le Conseil de Sécurité seraient exécutoires sans le veto d’un membre permanent... Ce qui est plus grave c'est le peu de cas que l’on fait des populations alors qu’il est clairement énoncé dans la Charte des Nations Unies, justement, qu’un peuple a le droit de disposer de lui-même ! Est-ce ce principe qui a permis à Mayotte de s’engager dans une autre voie que celle de l’indépendance au sein des Comores et en dépit des agissements des grandes puissances dont, en premier lieu, la France, à l’époque ? Est-ce que les aspirations des Criméens doivent prévaloir sur le devenir statutaire du territoire ? Est-ce que les arguties pour une OTAN anachronique, mettront en avant l’ONU au détriment des arguments pour la population de Crimée ?

A lire les commentaires des affidés des enfumeurs sur Mayotte, comme « Qu’est-ce qu’on en a à battre de Mayotte ? » ou « Pourquoi les vrais Français paieraient-ils pour une île qui revient plus cher qu’elle ne rapporte ? », je ne me fais pas d’illusions sur le respect devant régir les relations entre humains.

« LA CRIMÉE C’EST MAYOTTE ! »



Non, ce n'est pas Fabius, pro de l'enfumage et futé à millions (c'est hors sujet mais son fils pourrait confirmer) qui a sorti l'ânerie à Kerry (pardon Francis Jammes pour les ânes).


« Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » Merci Audiard et Lautner, grâce à vous, ils ne nous les briserons pas menu ! Je ris déjà dans ma barbe des commentaires à venir !

Signé, un tonton flingueur.

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