mardi 30 septembre 2014

Mayotte en Danger / TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

Mais pour le préfet et la vice-recteur, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

Suite à une énième réunion préfet-vice-recteur-maires (24 sept.), Anchia Bamana, maire de Sada, a livré son analyse au micro de KweziFM :

« A mon avis pas vraiment d’avancée, à part qu’on nous a dit qu’on va nous écrire pour nous dire qu’on aura les 144 euros par an et par enfant... »

A propos du repas chaud dû aux enfants :
« ... les conditions de mise en place de cette prestation n’étant pas réunies, nous, nous disons donnez nous les les moyens avant sauf qu’on nous dit faites et on verra après... »

Concernant l’encadrement, alors que la CAF semble préconiser 1 animateur pour 12 enfants, le vice-rectorat 1 pour 14 enfants et la DJSS 1 pour 8 enfants (1), madame le maire fait ses comptes, sur la base de 2 animateurs par classe, donc, pour 72 classes à Sada, 144 animateurs sont nécessaires (respect à minima de la réglementation) :
« L’État va nous verser 300000 euros mais un contrat c’est un salaire brut de 618 euros donc 618 x 144, je crois qu’il faut 800 000 euros fois 10 mois enveloppe de 8 millions d’euros. » (2)

Anchia Bamana poursuit :
« Nous n’avons pas cet argent à Mayotte et Sada est parmi les communes sous le contrôle de la Cour Régionale des comptes. »

Le journaliste intervient alors en citant les communes de Bandraboua et Mtsamboro qui ont avancé l’argent voici un an et qui, à ce jour ne sont toujours pas « remboursées » !

La maire de Sada poursuit :
« Cela fait partis des péripéties. L’expérience menée à Mtsamboro et Bandraboua n’a pas du tout été concluante. J’aurais pu vous amener les images prises d’enfants qui mangent par terre. On ne peut pas demander à un maire d’accueillir des enfants dans ces conditions. Et les 144 euros ce n’est que le périscolaire... » (3) Nous continuons à revendiquer les moyens. Chez moi la réforme n’est pas mise en place. En avril, dans un des bâtiments d’une école de Bandrani, le plafond s’est effondré. Les écoles sont dans un état de délabrement très avancé. Quand on vit dan la peur de savoir que cela va s’effondrer sur la tête des élèves... Nous avons demandé une subvention de 1,2 millions d’euros et pas de réponse pour la rénovation... Faire des efforts mais qu’on nous donne les moyens pour la partie garderie, ne parlons-pas encore d’activités périscolaires... Dans certaines communes, les familles donnent le repas, il y a un frigo (Tsingoni) mais cela ne suffit pas. Donnez-nous les moyens plutôt que de dire faites et on verra après... Je n’ai pas mis en place la prestation garderie comme nous le dit madame le vice-recteur pour le moment... Les dix millions dont on parle, on demande qu’ils soient débloqués en 2014 mais j’ai cru comprendre que si on multiplie par le nombre de communes, ce n’est pas du tout suffisant ; j’ai délibéré pour la dissolution du SMIAM, qu’on nous fasse confiance, je suis prête à assumer la construction des écoles. »

(1) Comment peut-on accepter des normes aussi élastiques suivant l’organisme d’État qui les préconise ?
(2) Erreur de l’édile qui se trompe d’un zéro : 88 992 euros représentent la paie des animateurs pour un mois soit 889.920 euros sur les dix mois de l’année scolaire, ce qui dépasse déjà les capacités de la mairie.
(3) Bien sûr, pour la préfecture et le vice-rectorat, TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE !

photos : Mayotte / école abandonnée.


lundi 29 septembre 2014

Mayotte en danger / 07 / 20 INSUFFISANT ! DOIT FAIRE SES PREUVES !

Sur le fond, démontrant un autisme certain, l’entêtement du vice-rectorat qui rappelle le sketch des croissants de Fernand Raynaud, joue sur les mots. Ainsi, la pause méridienne, devenue un « tps de repos », est-elle fourguée à toutes les heures, la rentrée des classes ayant lieu à sept moments différents de la matinée, entre 7 heures et 8h 30 (merci la chaleur !)!
Entre le jusqu’au-boutisme des autorités, le « oui mais » des syndicats, l’inertie, les manœuvres, les volte-face des parents, la réforme des rythmes scolaires semble s’essouffler. Avant de livrer quelques échos qui prouvent que les technocrates doivent revoir leur copie, je n’ai pu m’empêcher de corriger un document produit par l’INSPECTION de l’Éducation Nationale, l’échelon local des donneurs de leçons...
Un plaisir néanmoins gâché puisque nous subissons les conséquences d’une incapacité irresponsable du ministère, tant au niveau administratif que politique. Le classement médiocre dans l’évaluation internationale PISA en atteste, malheureusement...

photos : 1) document original.
2) correction des six lignes en question... mes anciens élèves de quatrième n'auraient pas fait pire...