La porte 16, c'est moins à part, plus pour une clientèle reconnue parce qu'en nombre, d’ailleurs ce n’est pas un autobus qui emmène pour un appareil distant sur le tarmac au milieu d'autres, proches parfois de vénérables aéronefs jadis fumants et pétaradants, de collection, réformés. Désormais nous avons droit à la passerelle télescopique directe vers l’avion. Étonnement aussi, nous sommes à l’heure, enfin, à dix minutes près. En attendant, avec cette histoire de carte d'embarquement, me retrouvant voisin avec un jean déchiré, de ceux qu'on porte pour travailler au champ (je n'ai plus l'âge d'être accessible aux modes), ma place au fond de l'Embraer pratiquement complet est perdue. Période rouge ou bleue, morte ou pleine saison, toute l'année, le monde bouge de plus en plus, c'est d'autant plus visible chez les îliens.
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
vendredi 5 décembre 2025
Les NEIGES du KILIMANDJARO (15)
mercredi 3 décembre 2025
De NAIROBI au TANGANYIKA et retour (13)
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| Bujumbura_Burundi_Lac_Tanganyika 2025 under the Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication. Auteur Edouard mhg (je ne suis pas le seul à coller parfois mon doigt devant l'objectif... |
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| Crocodylus_niloticus Lac Chamo Ethiopie 2012 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Bernard Gagnon |
mardi 2 décembre 2025
NAIROBI, fesses et discriminations (11)
Sortie un peu course d'orientation. Un peu perdu je me retrouve à un contrôle absent de ma mémoire. À mon tour, quand je dis au policier aux passeports quelque chose comme « Good morning sir, I am in transit to Mayotte », il me rend le document et, certainement à cause de mon anglais trop basique, joignant le geste à la parole, il s'applique à bien articuler une réponse où je comprends « follow... left... checkpoint... ». Quelle idée aussi de lui souhaiter “ un bon matin ” ! Oui, « hello », bien que trop familier selon moi, aurait mieux convenu non : de suivre à gauche dérouille le cerveau, c'était pour ceux qui descendent ici. Ah... je reconnais le contrôle habituel. La fouille au corps n'est pas si tatillonne qu'à Paris. Ensuite, c'est le même duty-free central mais je ne sais plus s'il y a toujours la boutique de chasse que l'ami Jean-Pierre ne put voir la fois où ils furent cantonnés, encadrés qu'ils étaient par des militaires, mitraillette à la hanche, sans en savoir la cause (début des années 90)... elle ne doit plus s'y trouver à présent que le sentiment général est à la préservation, au safari-photo et non plus à la traque sanglante aux trophées...
| Les mêmes sièges qu'en 2017. |
Beaucoup de monde. Ah... mes fesses se souviennent, elles, de l'assise trop ferme des sièges. Sur les joints du carrelage de l'allée centrale, les roulettes des valises chantent un claclac claclac presque ferroviaire. Se lever, manière de se décompresser le fessier, pour aller aux toilettes aussi ; en permanence, un préposé à la propreté veille à l'état impeccable des lieux ; il procède, pratiquement à chaque passage. Ah... deux chaises longues sont libres, pas celle où la femme d'à côté a allongé les jambes... ce n'est pas le legging avantageant ses formes qui doit tout autoriser, non ? loin de moi l'idée d'aller m'imposer, plutôt celle avec un monsieur pour voisin ; il anticipe, enlève sa sacoche. Une meilleure répartition des kilos devrait soulager là où ça comprime sauf qu'au bout d'un temps certain ça fait mal à nouveau. Signe de jeunesse et avant tout de masse musculaire perdue... et au niveau de la tête, je ne veux pas savoir !
Non loin, un couple d'Indiens à manger et à boire, grands et adipeux qu'ils sont, visiblement sans souci de moyens ; madame est allée dans le recoin à sieste avec de quoi recharger tout ce qui est électrique, électronique, qui s'est libéré ; elle demande à monsieur de la rejoindre ; il se charge de toutes les affaires et fait sa navette. Réconfortant une femme “ libre ” non occidentale. De même, dans toute cette aile, l'invisibilité d'un salon réservé aux privilégiés, pas comme Air France, compagnie nationalisée qui n'a de cesse d'exposer la différence de traitement en faveur des riches : salons “ Gold ”, “ Platinum ”, “ Elite Plus ”, enregistrements, embarquements “ Sky Priority ” ! jusque dans l'autoritarisme parfois cassant des hôtesses de cabine, arrogantes jusqu'aux claquements délibérés des talons-aiguilles ! les seules génératrices de prises de bec, pas étonnant qu'il y ait des guerres... Pas mal pour le pays de la Révolution ! plutôt payer moins cher avec, en prime, des équipages, déjà qui ne défilent pas comme un 14 juillet, n'affichant pas une prédisposition atavique à la domination, qui n'ont pas la grosse tête ! Et ce Président “ monarque républicain ” ! N'en jetez plus ! aux oubliettes la nuit du 4 août, l'abolition des privilèges ! Enfin, ce que j'en dis... belle lurette que je les évite... un instinct sûrement venu d'aïeux ariégeois descendus dans le Bas-Pays pour cause de famine...
vendredi 28 mai 2021
Un vieil Indien dans la ville, version mai 2021 (2)
Décollage face à la mer ; le lagon, la passe en "S"qui voudraient offrir leurs couleurs malgré le ciel variable ; virage serré (il ne part pas en pleine charge) ; je ne verrai pas la baie, la maison dans la verdure, le lycée de mon fils que je laisse.
Anjouan : jeux de lumière entre soleil et nuages. La fatigue endort sans une pensée pour le Cabo Delgado si prometteur en pétrole mais marqué par une guerilla djihadiste, pour l'ile tanzanienne de Mafia transformée en base de sous-marins par les Allemands, pour Zanzibar où le tourisme et les affaires qu'il génère ne s'embarrassaient pas de la crise sanitaire.
Oh je n'ai pas vu le Kilimandjaro, superbe toujours même si ses voiles de neige fondent. J'étais dans les limbes... Regrets. Réveil aux abords du lac Turkana, flamants roses et disputes pour l'eau entre éleveurs. A partir de ces latitudes, est-ce que la sécheresse fait souffrir les Africains ?
Pourtant, malgré le Sahara à traverser, cette remontée de l'Afrique se fait sous le signe de l'eau, en suivant le cours du Nil. Est-ce le Nil Blanc ? Non plutôt le Bleu et tous ces rectangles aux tons de vert qui rassurent quelque peu sur les ressources alimentaires du continent.
Vue vers le nord-est des ramifications du Nil dans le grand méandre du fleuve alors qu'il doit perdre du terrain pour contourner le désert. Nous ne sommes donc pas au niveau du barrage d'Assouan.Oh ! oasis ! en plein désert de Nubie, comme une répétition des marais du Sudd ? La rivière Atbara, le dernier affluent ? Peu probable : elle n'a pas une réputation de rivière vitale (1)... Non, ce doit être dû au barrage d'Assouan...
Mais non, la retenue d'Assouan, le lac Nasser, nous y sommes, nous rentrons en Egypte ; le temple sauvé d'Abou Simbel...
Et maintenant la mer...
Mais avant, telles des gommettes géantes sur la page écrue du désert, ces cercles de culture succédant à d'autres... le canal, peut-être d'amenée des eaux, est bien visible aussi.La mer... elle doit être là, sous une couverture ouatée de moutons que le désert ne saurait inventer.
(1) le débit, bien que presque nul pendant six mois, représente une manne de juin à novembre (700 m3/s en moyenne). En fait, il s'agit de l'étalement des eaux du Nil suite à la construction par les Chinois du barrage de Méroé, au pays des pharaons noirs, dans le grand méandre du Nil.
mardi 26 mai 2020
Des CONFINS du monde vers le CONFINEMENT
10h 53; Sous le panneau "EXIT-KUTOKA". Le steward répond "EWA" à l'hôtesse ! Pour une fois que je comprends le swahili ! Le temps était trop calme, la chaleur insupportable dès que la voiture était à l'arrêt et là une grosse averse venue du Sud-Est attaque le Nord-Ouest, les vagues secouent les palmes qui jouent à la danseuse indienne. derrière un ciel voilé, un temps dit "variable". Le Bénara ajuste ses écharpes de nuages et mon cœur accélère en pensant à un petit coin derrière, un petit arpent de terre, tout petit mais qui pèse lourd !
J'ai pris un halloumi cramp : tortilla, halloumi cheese, lettuce, tomato, avocado, cuncumber, seasoning. Bon mais des parties vraiment dures : cet halloumi cheese, un fromage fort même sous un maroilles, un munster. Je fais une pause. Aux toilettes. devant une femme a fait un malaise. Ils sont cinq à la secourir. Quand je ressors des water toujours impeccables et avec de l'alcool pour le lavage des mains, ils sont au moins quinze de plus à faire cercle à bonne distance de la dame. mais ça va mieux, elle est assise. Je peux retourner à ma tortilla. Ah cet halloumi cheese, ce vieux fromage si dur, et qui a plus goût à vieux qu'à fromage. Mais quoi de plus normal que d'être surpris quand on goûte pour la première fois. Avec un couteau en plastique trouvé au snack de la tortilla, je me suis installé en terrasse... c'est bon aussi de changer de siège parce qu'à Nairobi, plus on attend et plus ça vous tasse le fessier... il n'y a pas que le fromage qui est dur ! et ma dernière impression de Nairobi, enfin, avant la suivante, au mur un très joli tableau, une ambiance de rue africaine et je pense à Flo qui travaille la perspective et le point de fuite parce que là, et je n'en reviens pas car c'est du plus joli effet, les lignes de fuite sont courbes... j'ai pu filmer un peu !
| Pas moyen de passer la vidéo. j'ai photographié l'écran de la caméra pour que tu aies une idée. |




