![]() |
| Béziers Pont Vieux et Cathédrale St-Nazaire 2007 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Sanchezn |
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
mardi 25 novembre 2025
RETOUR à MAYOTTE, quitter son village (5)
jeudi 5 septembre 2024
Vieil INDIEN, vieilles LUNES, le voyage en TCHÉCO (1)
Lire, corriger, relire, reprendre, s'y remettre, relire encore : un cycle toujours recommencé pour qui veut faire passer son émotion, ses sensations, ici par le tamis des mots mais ce doit être la même chose avec les mains, la voix, des notes de musique, un pinceau, un burin...
Un exercice, une addiction presque, pour laquelle il faut se limiter si un produit fini doit être publié, exposé, livré au public... au bout de trois relectures, il faut larguer les amarres... vous qui portez une sympathie certaine aux articles proposés, pourriez en témoigner.
Ce voyage en Tchéco, en Tchécoslovaquie, qui paraît en feuilleton depuis le 25 juillet, s'avère être aussi une introspection, un voyage en soi, un voyage, également, avec ceux, proches ou connus qui ont accompagné notre vie, ajouté à notre culture et encore un voyage dans l'Histoire de nos semblables, dans notre propre histoire (d'où l'importance que devrait avoir une majuscule). Et revient ce dicton attribué au peuple du vent, aux Tziganes, aux Gitans « Ce n'est pas le but du voyage qui compte, c'est la route », « Le but, c'est le chemin » aurait dit Goethe aussi...
La famille, les cousins constituent bien un but de voyage, surtout après six années d'éloignement, quand on s'aime... La route, le véhicule, ce vecteur virtuel, ne sont qu'amour, un domaine pour lequel on ne compte pas. A-t-il un coût seulement puisqu'il rend plus riche ? Partir sans aller vers l'autre enlève bien du prix à un voyage pourtant cher payé...
Ces considérations brouillonnes qui pourraient relever du travail préparatoire à une dissertation, amènent à parler d'amitiés particulières rappelant une situation qui ne s'est heureusement pas reproduite depuis, celle de la Deuxième Guerre Mondiale faisant s'entretuer des gens... et en naître d'autres qui sans cela ne seraient pas... laissons un auteur remarquable l'exprimer sans ambiguïté aucune :
« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » Paul Valéry.
En partant pour la Tchéquie, dans ce voyage vers les autres, il faut s'arracher à son monde, à sa partie de monde. Ici c'est celle, liée à la naissance, l'enfance, une des périodes qui comptent le plus mais pas “ romaingaryesque ”, tournée vers son nombril, aurait-on été un éminent écrivain... Un jugement lapidaire, à l'emporte-pièce, sûrement pour avoir abordé Gary avec « La promesse de l'aube »... et puis pour ce que ça vaut, venant d'un obscur écrivaillon poussif, bréhaigne (oui, surtout au masculin) ... et, à moins que ce ne soit plus complexe, pure jalousie, certainement.
Alors on se défend de l'autobiographie trop sucrée, on veut l'aspartamer sinon seulement l'évoquer en parlant des autres, ici, du père et ses amitiés particulières. D'ailleurs, à peine plus loin, juste une touche légère sur Pézenas et les trois années qui ont compté, passées là-bas :
« Pézenas : l’ancienne nationale a gardé ses platanes mais les herbes ont repris le goudron… difficile d'évoquer la Dauphine bleue de papa, qui, le lundi matin, à 110 à l’heure en pointe s'il le fallait, nous ramenait vers nos classes, vu qu’une inondation n'est jamais venue nous offrir un lundi sans école. »
![]() |
| Béziers, le Pont Vieux, la cathédrale Saint-Nazaire ; la montée de Tour Ventouse est à sa gauche, au pied des arbres. |
Revenons à Béziers, le 17 juin 2024, là où, collé au macadam, le voyage commence, recommence à peine.
Lundi 17 juin 2024.
143.894 km. Départ de son bout du Monde vers 17h 45. Arrêt pipi sur le terre-plein juste après le pont sur l'Aude. C’est malin ! À peine deux kilomètres parcourus !
À peine plus loin, la cité, Béziers, s’affichant en tant que plus vieille ville de France quand ce n’est pas comme capitale du vin ; et là, c’est par la vue magnifique, sur son éminence, de la cathédrale Saint-Nazaire ; empêchée la voie montant au lycée, l’accès par Tour Ventouse, là où, de la tour des remparts, ne reste que le vent… et encore on ne sait plus trop tant, de nos jours, l’atmosphère est perturbée. Le lycée Henri IV, papa y enseigna (1957-1959). Le lycée Henri IV, déjà une invitation au voyage lors de la conférence du répétiteur d’allemand, dans les profondeurs du bâtiment sud, si en hauteur, avec accès extérieur. Martin, il s’appelait… Était-ce son nom ? son prénom ? s’appelle-t-il encore ? Il venait des hauteurs du Bodensee. Beaucoup de monde et le ressenti enthousiaste de l’enfant de huit ou neuf ans qu’il était, accompagnant son père élevé à un rôle de co-vedette puisque Martin, invité à la maison, faisait désormais figure d’ami. Dans cette salle, déjà une invitation au voyage, oui, si empreinte de paix espérée entre les peuples, c’est ce à quoi il pense, soixante-six ans plus tard, dans une réflexion tout à fait anachronique mais positive de la distanciation temporelle forcée.
Son père n’échangeait-il pas, malgré la guerre, avec le notaire de Murrhardt pour avoir des nouvelles d’Hermann, le fils, avec qui il correspondait depuis le lycée ? Hermann avait raconté comment il avait échappé à bien des dangers en faisant, prélude à la déroute annoncée, retraite avec la Wehrmacht depuis les steppes précaucasiennes. À pied.
Et la mise en avant de Martin, treize ou quatorze ans après la guerre, ne traduisait-elle pas un fond d’humanité opiniâtre face aux débordements sanglants menaçant l’espèce d’une autodestruction récurrente ? Une dichotomie encore évidente lorsque l’empathie prend le pas sur l’affrontement. Étonnants ces liens entre la soldatesque d’occupation et les villageois, ce cuisinier allemand demandant à mon oncle Noé s’il ne pouvait le dépanner avec des oignons, ces soldats pleurant auprès des locaux parce que Hitler les envoyait en Russie… de quoi revenir sur les bons, les méchants, le blanc et le noir…
![]() |
| Markdorf_vom_Gehrenberg 2008 under the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license Author Andreas Praefcke |
![]() | |
| Markdorf_Ittendorf - Andreas-Strobel-Straße 2010 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Author Franck Vincentz |
![]() |
| Bodensee, lac de Constance, 1976. |
Martin, du plateau souabe, de Markdorf… à deux pas du Bodensee, le lac de Constance ; ils y sont passés une fois : ses vieux parents avaient encore leurs vaches… des bouses, des fruitiers d’une Allemagne rustique, paysanne, au destin solidaire ; des gens concrets, aux sourires sincères, pas des nazis viscéraux aux visages figés, possiblement croisés sur la route et devant honnir une Dauphine à la plaque étrangère. La candeur, la fraîcheur des premiers prévalent toujours, chez les hédonistes, sur les ferments vindicatifs des fanatisés.
mardi 22 juin 2021
Un vieil Indien dans la ville, version covid, mai 2021(fin)
Sortir, remonter à la surface, faire le distinguo (pourquoi un "u" après le "g" ?) entre Bercy la gare, Bercy le palais des sports arena quelque chose, quand on cherche la gare routière Paris-Bercy-Seine. "Continuez à gauche, allez au fond du parc à droite et vous trouverez les bus" lui répond une tête sympa d'homme à apéro que sa rombière a dompté, sorti par force fumer sa clope. C'est le printemps dans un Paris inédit se laissant aller à la douceur provinciale d'une belle fin d'après-midi de mai. Presque on fredonnerait Aznavour. Incroyable, ce sont bien des rossignols qu'il entend ensuite en pleine ville comme avant, il y a bien longtemps, au fin fond de son bout de terre, du jardin public, alors qu'un sarcophage de béton n'enterrait pas le petit ruisseau du Bouquet et la source où les villageoises puisaient une eau appréciée ! C'est que la tension nerveuse se détend même si ce grand parc est long à traverser... Quel rapport entre les beaux arbres et les anciens quais pinardiers de la capitale ? Au pied du souterrain des bus, une aire à se builder le body où des éphèbes noirs jouent à la surenchère physique. Une dernière porte, à force, juste derrière, un essaim de gens à charger les soutes ; un chauffeur dispatche les valises : j'entends "Montpellier", inutile d'aller jusqu'aux panneaux de départ car c'est mon car.
" Pour Béziers, montez-la là." Va pour la valise. Suite au contrôle du QRcode, son collègue fait monter tout le monde à l'étage. Au moins sur les premiers rangs nous disposons de la place à côté. Devant et aussi sur les sièges à droite, deux originaires d'Afrique du Nord. Derrière, après l'escalier pour le poste de pilotage et l'accès avant d'où nous parviendrons des échanges entre chauffeurs, une jeune femme petite, en short et collants sur des cuisses bien en chair va être un moment bien plus audible au téléphone même si sa langue peut-être de Cochin ou d'Indochine lui garantit une vie privée relativement protégée. Le car démarre. Les chauffeurs présentent et leurs personnes et le voyage...
"Nous avons disposé des sacs plastique pour les déchets alimentaires... Nous devons prendre quelqu'un à Orly avant une première pause aux Lisses (il croit comprendre Les Ulis). Pour les toilettes, puisqu'on sait qu'au matin c'est la mort, nous prévoyons des haltes régulières... alors, seulement en cas de nécessité... je pense que vous comprenez le problème..."
Ce n'est qu'un appel au savoir-vivre... Et si cela facilite le boulot de ces pros de la route... A Orly le car perd un bon quart d'heure qu'il ne rattrapera pas... Et ce premier arrêt à l'aire des Lisses, qui paraît prématuré même pour une pause-pipi. Idem concernant le suivant sur l'aire Auxerre Châblis : une impression à vérifier par la suite. Le wifi fonctionne bien mais la fatigue pousse à un sommeil peut-être pas très confortable mais qui permet de récupérer, par tranches et qui avale les kilomètres.
Lyon, Perrache, la brasserie Georges le replongent près d'un
demi-siècle en arrière, dans une vie antérieure prenant à bras le corps
un avenir à deux, si loin, si proche à la fois... Elle, dix-huit ans,
robe vermeil-bordeaux-grenat grosses gouttes d'eau sur un ventre rond
d'autant plus beau (1). La choucroute venait après "The French Connection",
le film... Après Feyzin, arrêt à Solaize, bienvenu celui-là même si
faute de trouver les toilettes, il amende le pied d'un bosquet de
vergnes. Une constante le long du parcours, l'envahissement par les
poids-lourds du moindre espace où stationner : de quoi méditer sur le
fiasco du ferroutage malheureusement en phase avec la nullité crasse
générale des politiques incestueuses dégénératives (2) depuis plus de
trente ans ! Le voisin de devant s'est allongé jusqu'au siège après le
couloir et l'autre, poli et compréhensif, enjambe sans le réveiller,
sans lui signifier qu'il empiète. Givors, encore un volet défraîchi de
sa vie, deux petits garçons qui poussent, les barres HLM des Vernes que
soulignent les lumières alignées... le numéro dix rue Romain Rolland...
Marguerites (environs de Nîmes) puis Montpellier et ce jeune qui à peine monté demande si les toilettes sont ouvertes. Ils ne peuvent pas s'empêcher, les chauffeurs de remarquer qu'il aurait pu utiliser celles de la gare routière... Avant Béziers, c'est mon tour et le gros au volant, hypocrite au possible, semble ne pas savoir où elles se trouvent, les toilettes. Pas de mauvaise volonté de ma part, mais après 300 kilomètres et le temps supplémentaire à rejoindre les gares routières ou est-ce à cause du sang que je pisse rosé... aïe, ce calcul au rein, à laisser tranquille tant qu'il ne pose pas problème, parole de docteur mais treize ans en arrière, pointant qu'il était long comme une mine de crayon... La responsabilité ? Presque je l'imputerais à ce bus pourtant récent mais qui tressaute et plus encore lorsqu'il pousse une pointe comme quand le gonflage ou l'équilibrage des pneus laisse à désirer. Mais non, c'est seulement que ma migration a brusqué d'un coup ma vie de patachon sédentaire. L'âge et l'usure du temps n'arrangent rien...
Béziers Plateau des poètes wikimedia commons Author Tournasol7 Béziers Plateau_des_poètes wikimedia commons Author Tournasol7 Béziers Allées Paul Riquet et théâtre Wikimedia commons Author Demeester
Béziers
... Nous passons par les arènes et pas par la gare : je n'avais pas
prévu... Il est neuf heures moins vingt : le retard se monte à quarante
minutes. Et le beau-frère qui m'attend en bas. Avec deux tours d'avance
sur l'heure vieille, la ville, presque déserte, a gardé une fraîcheur
nocturne qu'un bassin rayonnant accentue de ses jets cascadants, un
mirage presque dans un pays où la sècheresse reste un mal chronique. Le
Théâtre, les Allées, deux compagnons du Sidi Brahim ou du moins bien
marqués par une nuit de libations. Mieux vaut infléchir sa trajectoire.
La statue de Pierre-Paul Riquet, elle, oblige à passer prudemment une
paire de marches par égard aux roulettes de la valise à fleurs si
fidèle. En bas des Allées, plutôt que de contourner, le plaisir de
descendre par le Plateau des Poètes. Indisponible pour en apprécier les
statues, les sculpteurs, la rondeur des contours en accord avec les
courbes de niveau, sur le premier des bancs, il croise un jeune en
marge, sur le second, une femme noire qui récupère à côté de deux lourds
cabas. Retenu par sa priorité, pas une seconde, il n'a la curiosité ni
de jauger son âge, ni de regarder en douce si elle a quelque charme. Le
Plateau des Poètes, les mariés y prenaient des poses avec famille et
invités. Elle, vingt-quatre ans, brune au visage diaphane avec du rose
aux joues, robe longue d'un bleu soyeux, cintrée sous une poitrine
décolletée. Lui dans un costume en velours, bleu aussi, noeud pap,
moustache pour se poser, cheveux mi-longs... Et puis qu'est-ce que ça
peut faire ? Lui il l'aimait, mal sûrement... mais elle ? Un homme
promène son chien, il se demande si la crotte restera ou sera ramassée.
Neuf heures bientôt et pourtant une ville comme ankylosée encore même
aux abords de la gare...
Traversée d'une France profonde depuis le RER, le métro parisien, le quartier de Bercy, le bus, la ville de Béziers, une France diverse sans ressenti négatif du point de vue sécuritaire, sans menace idéologique ou religieuse prégnante mais avec le sentiment que la vieillesse fait de moi un être déphasé et déjà sur le bas-côté. Sont-ils aussi un effet de l'âge ces éclats d'un passé qu'on croyait fantôme, qui reviennent si fort et sans demander la permission ? Pour un couple, même si ce n'est pas rater une vie qui peut se poursuivre positivement, la fin, la séparation, le divorce expriment un échec pour ce qui a été entrepris et ce qui est susceptible de déstabiliser, de mettre en danger des enfants petits ou grands, eux qui n'ont rien demandé mais subissent la destruction d'un équilibre.
Mais
ce ne sont que les élucubrations d'un Wisigoth déphasé, nostalgique de
ses trente glorieuses mais plus synchro du tout avec la marche d'un
monde imprévisible et pour le moins inquiétant.
(1) motif paisley indien me dit le web.
(2) tout dans la gueule et à mentir sans vergogne les yeux dans les yeux... Et des collusions avec la finance libérale s'apparentant à une tare de consanguinité...
PS : les étapes très inégales du trajet Paris-Béziers laissant à penser qu'il faut une remorque septique : Les Lisses 43 km / Auxerre Châblis 131 km / Solaize 299 km / Béziers par Marguerites et Montpellier 356 km.
mercredi 24 mars 2021
NISSAN-lez-Ensérune (3), la colline percée, les tunnels du Malpas.
![]() |
| Carte topographique IGN |
![]() |
| Photographie aérienne IGN |
Après les hauteurs d'Ensérune (dit aussi un temps Ensédune peut-être en référence à "dunon" le nom celte et préromain signifiant à la fois, "citadelle fortifiée" et "mont, colline, hauteur"), l'importance des lieux extérieurs à l'enceinte du village s'impose et d'abord l'accès au site historique, un isthme en quelque sorte, permettant à la route qui monte à "l'oppidum" d'être déjà à 50 mètres par rapport aux 20 m. de l’Étang de Montady au nord et à la trentaine de mètres, côté Nissan. L'endroit, pourtant, porte le nom de Malpas, le mauvais passage !
![]() |
| Nissan Malpas_tunnel_in_the_Canal_du_Midi,_western entrance panoramio wikimedia commons Author Maarten Sepp |
![]() |
| Nissan Malpas_tunnel panoramio wikimedia commons Author Satyam |
![]() |
| Nissan Malpas_tunnel_-_panoramio wikimedia commons Author Satyam |
Justement, lors du creusement du Canal Royal de Languedoc, fin 1679, il se confirme que c'est un mauvais passage quand Pierre-Paul Riquet bute sur ce mur d'une pierre friable et sujette aux éboulements ! Il est dit que Riquet a engagé ses deniers personnels et même que ses héritiers durent payer pour son idée or l'épisode d'Ensérune vient nous rappeler que l'exécutif avait la main sur le projet. Rapidement informé des difficultés, Colbert envoie ses commissaires et en attendant leurs rapports, fait arrêter le chantier (1). Passant outre, Riquet demande au maçon Pascal de creuser discrètement une galerie... ce qui fut fait, en huit jours. Paul Riquet invite alors l'intendant décisionnaire à se rendre compte de la réalisation : les travaux reprennent. Au bout de quelques mois (automne 1680) le creusement du premier tunnel-canal au monde est réalisé (173 m. de long, 6 m. de large, 8,5 m. de haut, 30 arches de soutien).
Le Malpas devant son nom à la mauvaise réputation de l'endroit (2) était déjà percé depuis le XIIIe siècle (charte en date de 1247) par un aqueduc souterrain destiné à vidanger l’Étang de Montady enchâssé sans exutoire naturel mais si esthétique pour sa géométrie originale, à cause de cette contrainte. Creusée à moins 30 mètres, cette conduite de 1,364 km de longueur débouche de l'autre côté prenant le nom de Mayre (merci de prononcer séparément le "y", comme un i tréma) ; elle a nécessité 20 ans de travaux. La carte topographique indique une source à l'altitude de 20 mètres, est-ce la sortie de l'aqueduc ? Le ruisseau intermittent de Notre-Dame conflue aussi dans le secteur mais les tirets bleus de son cours butent mystérieusement sur la ligne de chemin de fer et la source de la Mayre sur la carte ainsi que les vues IGN n'apparaissent pas sur Google Earth où le débouché d'une canalisation est néanmoins manifeste. Moralité : faut y aller !
![]() |
| Étang de Montady Hérault France Seen from the hill over the Malpas tunnel in the Canal du Midi panoramio wikimedia commons Author Maarten Sepp |
A deux mètres seulement sous le Canal du Midi (- 10 m) et au-dessus du drain de l'étang (- 30 m) a été aussi creusé le tunnel de la voie ferrée Bordeaux-Sète ( - 20 m) (ligne ouverte en 1857).
(1) Le chantier aurait néanmoins été mené à bout avec son passage à Béziers puisqu'il ne reste plus qu'à joindre le tronçon déjà prêt (1675) entre la ville et Marseillan sur l’Étang de Thau. Par ailleurs, la décision avait été prise de faire aboutir la voie d'eau à la ville nouvelle de Cette (1666 première pierre). L'ancien cours de l'Aude et le passage par Narbonne (aujourd'hui la Robine) offrait une possibilité vers la mer mais Port-la-Nouvelle n'était pas encore sortie des sables et la traversée du fleuve trop inconstant posait problème. Le tracé aurait pu rallier les étangs (Capestang, Lespignan, Vendres) mais là encore en craignant les caprices de l'Aude tout proche. Et puis, comment concevoir qu'après Narbonne, Béziers, ville natale du concepteur de l'ouvrage qui plus est, ne soit pas desservie ?
mercredi 6 janvier 2021
A la recherche du POUMAÏROL perdu (3)... DES POISSONS, LE SOMAIL, LE CANAL, MIREPEISSET.
Serge et Roger sont en route pour le mystérieux pays perdu du Poumaïrol, un plateau aux confins de l'Aude, du Tarn et de l'Hérault. C'est une chronique vieille de plus d'un siècle qui les a fait bouger. Elle parle des filles de là-haut, si taquines et provocantes, ce qui ne manque pas d'émoustiller nos deux complices dont les souvenirs et les yeux pétillent encore...
Leur camping-car a mis le cap vers la montagne et d'abord les garrigues même si le vignoble y reste très présent. L'itinéraire franchit l'Aude et reste parallèle au cours de la Cesse. Ils viennent de traverser le village de Saint-Marcel.
![]() |
| Chapelle et pont en dos-d'âne Le Somail wikimedia commons Auteur Thierry de Villepin |
![]() |
| Le Somail panoramio wikimedia commons Auteur jquintana |
jeudi 18 octobre 2018
VENDANGES, GABACHES & honorables CORRESPONDANTS
![]() |
| Beziers - Les vendanges, coupeuses et porteurs Wikimedia Commons Author unknown |
![]() |
| Wikimedia Commons Vendanges_dans_l'Hérault_à_la_fin_du_XIXe_s_côtes-de-thongue (2) |
Au milieu des années 50, ce sont les Espagnols qui vont contribuer à fournir la main-d’œuvre si nécessaire aux vendanges.




.jpg)











