Affichage des articles dont le libellé est 1997. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 1997. Afficher tous les articles

mardi 28 octobre 2025

L'EXPRESS 97 sur MAYOTTE (fin)

Deuxième volet de l'article inclus dans la correspondance paternelle depuis l'Aude vers Mayotte où je travaillais par contrat. (article de Michèle Georges dans L'Express en date du 21 août 1997, avec, de ma part, seulement un condensé subjectif commenté entre parenthèses). 

Selon la journaliste, il n'empêche que bien des problèmes viennent entraver l'intégration de Mayotte : une société de « structure musulmane, teintée d'animisme ... », le néocolonialisme, « beaucoup de laisser-faire » sont aussi mis en avant... et de prendre pour exemple le manque de cadastre ( sauf que lorsque l'acte de propriété existe, même l'administration locale peut tenter de s'accaparer indûment le bien d'autrui... je connais personnellement la cas d'Ali qui a failli se faire déposséder et qui a été longtemps malade de la bataille infligée afin de faire valoir ses droits... Par contre, encore avec des pincettes, qu'en est-il, en pensant aussi aux bidonvilles, des constructions illégales peut-être dans la bande littorale où il incomberait à l'État de se payer les taxes afférentes ?) 

L'article poursuit avec la difficulté liée à la contribution foncière pour un banga concernant un paysan vivant de « la cueillette de banane et d'un peu de manioc ». (il est vrai qu'en métropole, si la chasse aux constructions illégales prennent bien des années, la moindre propriété coûte tous les ans un impôt excessif au propriétaire déjà sollicité en amont et qui devra payer sa vie durant l'équivalent d'un loyer... la France est un pays très libéral pour les grandes fortunes à l'enrichissement indécent... la France est un pays communiste rackettant les moyens et les petits qui ont eu le malheur de vouloir sortir de leur condition...). 

(Ensuite les noms de famille alors qu'après le prénom, la tradition faisait porter le prénom du père : cela s'est fait souvent en adoptant le nom d'un aïeul sinon en gardant ledit prénom. De même pour l'état civil jadis géré par les cadis, juges de paix musulmans... réputés « illettrés dans toutes les langues (arabe, shimaoré, français...) et facilement corruptibles... ». (Ainsi, changer de date de naissance, prendre le nom de son frère pour pouvoir postuler [un instituteur m'en a témoigné], par exemple, était monnayable). 

Pénurie d'eau... statut de la femme... 

Et surtout, cette loi cadiale, religieuse, confirmait le statut inférieur de la femme : répudiation, divorce toujours en faveur des hommes qui laissent leur progéniture en pertes et profits (l'appartenance à la France confortée par la départementalisation amènera à l'émancipation des femmes. Le permis, la voiture, l'emploi [pour le dire vite], dénotent de leur libération de l'emprise masculine, de leur dépendance financière, de l'obligation d'engendrer. En outre, la prétention à la polygamie au motif qu'elle serait plus honnête que la relation extraconjugale, le cas du président Mitterand étant souvent mis en avant, n'a plus rien de patent).

Michèle Georges, l'envoyée de l'Express, rappelle le rôle majeur des « chatouilleuses » dans la bataille pour Mayotte française, (un combat certes pour l'égalité de droits et de devoirs [ces derniers trouvant à s'appliquer pratiquement aussitôt alors que les droits ne seront assurés qu'à long terme... et du même ordre je relevais dans un article d'Agoravox, le 31 mars 2018, que Mayotte, alors 0.3 % de la population française ne recevait que 0.2 % de redistribution par l'État et, chiffre plus récent, que Mayotte ne recevait que 62 % de ce que reçoit la Guyane] alors pourquoi rabaisser le niveau du débat en avançant que la motivation mahoraise serait “ l'argent-braguette ” des Antilles ou le RMI-Toyota de La Réunion).  

Wikimedia Commons Maritime_boundaries_between_Seychelles_and_France-fr.svg Auteur Sémhur (talk)

  

lundi 23 novembre 2020

FLEURY-D'AUDE, le 13 novembre 1997 / la saint-Martin au village

Décidément novembre est le mois des morts. Ne m’accablez pas, je ne suis pas le croque-mort de service, d'ailleurs la grosse enveloppe partie à mon intention le 19 novembre parlant aussi de châtaignes et de rugby, recèle des pièces jointes plus souriantes...

 

« Fleury-d’Aude, le 13 novembre 1997.

Le 11 tu as appelé sinon je l’aurais fait pour t’annoncer la triste nouvelle. Ton cousin avait appelé plus tôt pour me dire «Ce matin, maman ne s’est pas réveillée.» Et la veille elle avait dit «Albanie a eu de la chance de mourir dans son sommeil.»Ma sœur nous a quittés trente ans après notre père et au même âge... Coïncidences troublantes.../...

18 h 15. Malgré une hémorragie à l’œil gauche qui m’a valu d’aller aux urgences, (il y en a pour trois ou quatre mois et il n’est pas sûr que mon œil «revienne»), nous sommes allés faire du bois à la mer, il y en a encore beaucoup sur la plage et en moins d’une heure le coffre était plein et le bois scié. 


 

Nous avons mangé plusieurs fois des châtaignes. Comme nous n’avons plus de «padena castanhièra (en orthographe savante), nous les avons mangées bouillies. Suivant les conseils de tante Adeline de Pézenas (la mère d’Etienne) qui nous avait raconté comment, dans sa jeunesse, on préparait «lous castagnous» (graphie savante «castanhons») sur des claies alignées le long des murs d’un cabanon spécial au centre duquel se faisait le feu, avec du bois sélectionné à cet effet ; suivant ses conseils donc, je partageais d’abord la châtaigne bouillie en deux, ce qui évite, si elle est mauvaise, de l’éplucher !

Avant-hier, à la sépulture, ton cousin Jacky a pu venir. Son pied droit est encore bandé, mais la chair remonte et il n’aura pas besoin d’une greffe. Ses brûlures, un peu partout, ont été causées par la ligne électrique tombée sur le fourgon. Il a bien failli être électrocuté dans cet accident et le fait d’avoir été éjecté de l’habitacle (il n’avait pas mis sa ceinture) l’a sans doute sauvé puisque volant et tableau de bord touchaient le siège après cette terrible collision !

Je vais manger mais je reviendrai vers toi pour d’autres nouvelles à t’annoncer. Tiens par exemple : Verdun que tu dois connaître et qui habitait à Saint-Pierre en face du toboggan heureusement démonté cette année, a vendu sa maison de la mer pour acheter à Fleury celle de Georges Bonnet récemment décédé.

Samedi 15 novembre. Magnifique journée d’automne. Le vent est absent, les feuilles prennent leurs tons mordorés ; le tapis de celles qui sont tombées attend sous la rosée du matin un balai qui ne viendra pas. Et notre soleil du midi darde ses rayons sur nos vignes aux coloris divers et un village à la fois lourd de son passé et tourné vers l’avenir.../

... Les jours de «fête» (comme ce nom sonne !) ont été bien tristes, comme tu peux l’imaginer. Les forains ont eu tout de même du monde le jour du 11, le concert traditionnel a été remplacé par un récital de chansons dont je n’ai eu aucun écho. Bien entendu, je ne suis allé nulle part. La mort rôdait dans nos parages, et elle exige un calme respect.

17 h 30. le coffre plein de bois nous sommes revenus après la fin de la première mi-temps du match contre les Springbocks. De 19 à 15, le score était passé à 29-15 : une étrillée. Mais le sursaut malheureusement tardif de l’équipe de France a donné 36 à 32. Si les transformations eussent été réussies, c’était 36-36. L’adversaire était redoutable !

Mardi 18 novembre : temps gris : nous en avons profité pour aller nous faire vacciner contre la grippe.
La place du ramonétage s’est complètement vidée hier.

 

PJ : photocopie «Lou Doublidaïre».
Labours à l’ancienne à Montolieu.
Union entre Narbonne et Béziers, les sœurs ennemies (Le Figaro économie du 13 XI 1997).
Narbonne : le bric à brac du patrimoine.» (Le Figaro du 30 X 1997).
 

Lou doublidaïre : Jean Camp de Salles-d'Aude (l'intégralité du poème est disponible)

 
Midi Libre, dimanche 16 novembre 1997, 24 HEURES EN REGION, Labours à l'ancienne à Montolieu. 
 
PS : pour plus de détails sur les pièces jointes citées, il suffit de demander...