Mercredi
19 juin 2024 (suite)
À
parler du climat, ici ce serait le climat océanique “ dégradé ”… un souci de
précision pour une palette de nuances qui ne comptent que ponctuelles
lorsqu’elles ne relèvent pas des microclimats.
7h
30, il pleut toujours. « Openfields » disaient nos professeurs (1) à propos des
paysages et des cultures, du blé, du maïs (moins qu’avant), des betteraves
(sauf erreur de localisation, dans le secteur, une des deux usines à sucre Tereos
vues en France depuis la route, de cette même multinationale, deuxième groupe
sucrier mondial, également implantée en Tchéquie ; la cousine y était
secrétaire de direction), de l'élevage laitier (fromage de Brie), du vin (vin
de Champagne dont l’appellation multiple compte nombre de terroirs, de cépages,
sur plus de cent kilomètres du nord au sud).
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Faux-sur-Coole 2006 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Author Hannes |
À
noter pour cause d’itinéraire, lui-même ne jurant que par la blanquette de
LIMOUX… que Dom Pérignon n’a finalement fait qu’importer le procédé donnant
l’effervescence, d’une abbaye bénédictine à l’autre, de celle de Saint-Hilaire
dans l’Aude à celle de Saint-Pierre-d’Hautvillers, au sud de la Montagne de
Reims, où une poignée de moines tirait le diable par la queue ; en découle
l’expression usurpée d’une “ méthode champenoise ” qui n’est qu’audoise.
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Sézanne_panorama, 2011 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Auteur Diliff |
Remettons
la au milieu du village, l’église, visible en 1965 dans la traversée de Sézanne
avant le déroutement extérieur (tous ces camions, ce devait être infernal)
; entre ses contreforts, des ouvroirs artisanaux ou échoppes, un peu comme chez
lui, autour de l’église Saint-Martin, avant la suppression de ces verrues :
un détail peut-être mais une caractéristique confirmant que l’Occitanie est
française par force, depuis ce temps où l’occident chrétien se couvrit d’un «
blanc manteau d'églises » (2).
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Marne Aéroport_de_Vatry 2012 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Auteur Antoine FLEURY-GOBERT |
Vitry-le-François.
De François Ier à la Deuxième Guerre Mondiale, sa position géographique disputée
pâtit alors de la part de tous à tour de rôle, tour à tour amis puis ennemis.
Ainsi, lorsque ce n’est pas un candidat archevêque que le roi oppose à celui du
pape (ce qui lui valut un interdit et une excommunication), sinon une vulgaire
histoire de mariage cassé afin qu’une Pétronille (3) amoureuse, soutenue par sa
sœur, la reine Aliénor, puisse “ capter ” le mari, la Champagne se retrouve victime
collatérale.
Louis VII, en 1142, n’hésite pas à laisser brûler 1500 habitants
pourtant réfugiés dans l’église !
1420, ce sont Jean de Luxembourg et ses
alliés anglais qui incendient la ville.
1544,
dans le cadre des Guerres d’Italie, Charles Quint et les Anglais brûlent et
détruisent la ville… pourtant loin de l’Italie : le pays impacté lors des
conflits, donc une occurrence ne datant pas d’hier !
1701,
encore un incendie mais accidentel.
1794,
les révolutionnaires brûlent l’église Saint-Germain.
Passons
sur les famines et émeutes de la faim, la peste, des maux dont nous n’avons
plus idée (dans un premier dix-neuvième siècle, le choléra causera néanmoins de
nombreuses victimes).
1814,
Vitry-le-François se retrouve encerclée par Napoléon qui veut en chasser le
tsar, le roi de Prusse et le feldmarschall d’Autriche. Sauf que la prise de Paris
par la Sixième Coalition provoque la première abdication du « tyran ».
De
1870 à 1872, la ville est occupée par les Prussiens.
11
septembre 1914, la ville est reprise aux Allemands.
16
mai 1940, bombardé par la Luftwaffe, tout un quartier brûle. Le 13 juin, suite
aux bombardements, toute la localité s’embrase (destruction à 80 %)…
…
le 27 juin 1944 au soir, les Alliés bombardent (destruction à 93 %).
Ah !
les professeurs d’Histoire et de petite histoire ne serait-ce que par respect
pour cette France si exposée aux destructions ennemies… et amies.
15
juin 2008 : 60 voitures brûlées, 9 personnes blessées dont deux pompiers
et deux policiers… L’Histoire retiendra-t-elle les violence urbaines à propos
de la société française contemporaine ?
Ici,
pas de contournement mais une déviation évitant le centre eu égard au gros
trafic de camions.
Sa
priorité étant d’arriver à Paris et de récupérer son fils, si son itinéraire a
été arrêté, le voyage n’a pas été spécialement préparé, ce qui laisse tout le
plaisir de refaire le trajet une fois revenu surtout que l’informatique permet
une curiosité pratiquement sans limites… Et puis, ce n’est pas un voyage,
seulement une migration !
(1)
Ah ! les professeurs aimés d’Histoire et de Géo, qui avaient en eux la
flamme du partage ! porteurs de l’étincelle première, passeurs du flambeau,
si positifs et formateurs pour enfants et ados à la pousse fragile !
Sûrement ceux dont le nom reste… Rougé, Moncouquiol, Sinsollier, Jalaguier…
devant on dit « Monsieur », s’il vous plaît, avec la majuscule (comme pour
Histoire, faut pas raconter d’histoire) ; l’allure, l’attitude, les traits du
visage restent… Il suffit d’un effort pour que les tons de la voix nous
reviennent. Réalise-t-on tout ce que nous devons au courant qu’ils ont su transmettre ?
(2)
Nous devons l’expression à Raoul Glaber (945-1047), un drôle de moine errant,
rétif, désobéissant, querelleur, instable, au parler cru et sans détours, parfois
manipulateur, souvent peu fiable, souvent expulsé ou que les communautés se renvoient
d’abbaye en abbaye. Un frère atypique, de mauvaise réputation mais bon témoin
de son temps et chroniqueur apprécié des chroniqueurs de l’an mil.
(3)
son copain Papaul de Cugnaux, hélas plus de ce monde, ne lui chantait-il pas «
Pétronille tu sens la menthe… », en référence, peut-être, à celle qui vécut voilà
près de 900 ans en arrière ?