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| Se retourner des fois que le paysage s'ouvrirait... |
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| Allamanda (originaire du Brésil). |
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| Kabidza, franchée, arrow-root, fécule naturelle. |
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| Pour certains arbres, l'amputation a été radicale. |
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| Sur fond de lagon... |
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
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| Se retourner des fois que le paysage s'ouvrirait... |
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| Allamanda (originaire du Brésil). |
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| Kabidza, franchée, arrow-root, fécule naturelle. |
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| Pour certains arbres, l'amputation a été radicale. |
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| Sur fond de lagon... |
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| La passerelle fait passer dans un trou de lumière que l'on doit au cyclone. |
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| Le nouveau muret à gauche empêche les crues d'éroder la rive qui, à cet endroit, porte une maison et son enclos. |
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| Sans la luminosité matinale, les arbres pourraient sortir de la forêt de Fangorn du Seigneur des Anneaux |
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| Toute cette verdure qui profite ferait presque oublier les troncs ou stipes aujourd'hui disparus... |
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| Une opportunité pour un champ de manioc (l'agriculteur a laissé les pieds de taros). |
En bas du “ Tourmalet ”, la station d'épuration pour quoi ? pour qui ? il n'y a pas de tout-à-l'égout, seulement des fosses septiques...
Arrivée : au bord de la RN 2, des conteneurs empiètent lourdement sur le terrain de boules ; la trouée de lumière s'est élargie suite à la disparition des grands arbres, laissant l'impression d’un maillage distendu, plus étiré qu'un vieux pull lavé mal à propos, tout à l’opposé du tissu serré sanglant l’identité singulière tant botanique qu’humaine et culturelle de l'île.
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| Le kapokier avant, après. |
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| Ivy dite Mimine. |
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| Bilimbi, cornichonnier (arbre) |
...On sait ce qu'il en est découlé : pas plus l'allégeance aux Comores que l'indépendance, la revendication départementale pour l'application des lois communes et non l'autonomie administrative d'un TOM (Collectivité Territoriale) (1).
Avalaison sur un penchant plus vert, moins sec qu'un versant oriental à la végétation plus décidente, marquée qu'elle est par un régime d'alizés qui n'ont pu se recharger depuis le feston oriental de Madagascar. Souvenir d'un grand champ d'ylangs finalement arrachés à force de ne plus être exploités. Oh ! passé, le litchi au bord de la route ; faut dire que ce ne sont pas ses grappes d'un rouge bien prononcé sur fond de vernis vert qui ont attiré l'œil : même sans cyclone, les années à litchis sont rares à Mayotte, le fruit cher et peu goûteux pour bien des raisons (nécessité d'un gardien jour et nuit en prévention des vols, des makis...).
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| Samanea_saman in Trinidad and Tobago 2023 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license. Author Lucas Kaminski |
Le lycée agricole de Coconi : au carrefour, avant l'allée de superbes samanéas, un rôtisseur grille des cuisses de poulet ; la rangée d'arbres géants présente bien des vides, les grandes dimensions les ont desservis. Qui sait dans quelle mesure le jardin botanique a résisté ? Plus loin, concession d’un terrain pour une grande pyramide de déchets plus une plus petite d’électroménager hors service, encore signées Chido.
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| Pohon_Kepuh Sterculia foetida di_Geneng,_Jombang 2024 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license. Author Indonesiagood |
(1) Honte à ceux qui en sont restés aux résolutions de l'ONU souvent contradictoires par rapport à la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Il y a tant à dire sur ses décisions à géométrie variable, de toute façon corrompues par les rapports de forces, séparant un même peuplement sinon réunissant des populations marquant des disparités voire des différents. Pardon pour cette analyse rapide mais si c'est pour en arriver à l'inacceptable, comme de livrer des humains minoritaires à des dominants...
Note : sans compter celles perdues, disposer de milliers de photos et ne pas en avoir sur les samaneas, les sterculias, les villages d'Hapandzo, de Barakani et sa cascade, du “ Tourmalet ”, encore des balades à faire absolument sans partir pour autant à Trinidad « tout là-bas aux Antilles... » ou en Indonésie...
...les places ne manquent pas sauf que le plein soleil donne dessus, il y en a bien une à l’ombre mais avec le pied de l’homme en face dessus ; alors je dis pardon pour signifier vouloir m’asseoir à l’ombre, et, peut-être une de ces attitudes marquantes de Mayotte, de gens loin de la réaction épidermique, du renfrognement égoïste, revêche, sinon dédaigneux si commun aux Occidentaux, l’homme, la trentaine, manifeste son bon accueil par un sourire. Comme dans le taxi avec le voisin, l’occasion d’échanger ; il a une valise ; comprenant mais ne pratiquant pas visiblement notre langue, en explication de sa provenance, il montre le quai, lien avec Anjouan et les Comores ; je n'insiste pas.
Finalement je la prends la photo de « La Chatouilleuse », d’un peu loin, nous verrons bien. Autre attitude parfois rencontrée à Mayotte : le manque de discrétion, le parler fort de certains hommes, braillards entre eux ou au téléphone jusqu’à passer pour de grandes gueules. Bien choisir le côté à l’ombre lors de la traversée, tribord au retour ; de quoi retrouver toujours la même bouée jaune marquant l’avancée du corail, la zone à éviter dans le bras de mer vers Mamoudzou et Grande-Terre (1). Quinze minutes de traversée ; débarquement, scène si marquante ici mais à ne plus observer tant la pensée de la suite du trajet est prenante, tant domine l'impression que la nature de Mayotte se remet mieux du cyclone que ses habitants. Le plan incliné de la barge racle le béton de la rampe d'accostage.
Des oiseaux, des fleurs, le jaune des allamandas, le rouge des flamboyants et tulipiers du Gabon, le parfum douceâtre des frangipaniers, ne manque, au milieu, que le préfet en tenue « grand blanc ». Le taxi nous dépose dans cette atmosphère, 2 € la course plus un par bagage. De là il faut rallier le débarcadère, trois cents bons mètres séparent du « Quai Ballou » (1), abrité des vents de mousson du nord, au nom de famille visiblement originaire du sous-continent indien, installée à Mayotte depuis 150 ans (2). Abandonnée, l’imposante barre commerciale qui en jetait encore dans les années 90 : le débouché de la barge, l’excentration de la presqu’île par rapport à Petite-Terre, le développement de Grande-Terre, semblent en être les causes. Fini le temps où le Rocher restait synonyme de protection, de dernier rempart contre les razzias sakalaves, contre les sultans batailleurs d'Anjouan.
Depuis le débarcadère, un catamaran de belle taille, échoué parce qu'éventré en plusieurs points, rappelle la puissance destructrice du cyclone Chido. De l’autre côté de la rampe d'accostage, sur un quai flottant, des gens semblent attendre un embarquement pour Anjouan.
Crabe, pas “ tambour ” du tout, pour le boulevard, le panier aussi, entre coups souvent tordus des acteurs politiques et les desseins secrets des piliers ponctuels de la République servis par son bras armé marchant au clairon. Quant aux tortues, pas celles qu'on attendait, que pourraient-elles nous signifier ?
Labattoir, à l'époque la seule mairie qui mariait civilement (1) je ne me souvenais pas de la station d’essence jumelle, côté mer. Reliant des îlots construits au dessus du corail, route-digue, le boulevard des Crabes laisse une impression de vide, même les pêcheurs ont déserté la crique où ils débarquent le poisson (2), sinon, concernant la végétation, inutile de rappeler les dégâts causés par Chido. À droite, un coup d'œil, toujours ; l' « Ylang », “ notre ” voilier de la virée au Banc du Geyser, de notre “ croisière ” aux Comores aussi, ne s'y trouve certainement plus en réparation. Pourtant, à sec, les coques sont si nombreuses qu'il est facile de l'imaginer concrètement (3).
Le Rocher de Dzaoudzi, lui, a gardé une sorte de sérénité paradoxale, très vieille France :
Hors d'âge, le Rocher de Dzaoudzi, a su garder une végétation comme à l'écart des cyclone ; ensuite, 11 novembre ou pas, toujours cette impression de ville fantôme ;
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| La Résidence du gouverneur (Dzaoudzi, Mayotte) 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France. |
« Dans les années qui viennent, il est prévu que le musée, actuellement hébergé dans l'ancienne caserne, soit définitivement installé dans l'hôtel du gouverneur (la Résidence) construit sur "le Rocher" à l'emplacement du palais du sultan Andriantsouly qui a vendu Mayotte à la France en 1841.
L'hôtel du gouverneur, avec ses vantaux et sa structure métallique est un vestige de l'époque coloniale. L'édifice appartient au conseil départemental, il est actuellement désaffecté, notamment en raison de la présence de termites qui ont fortement fragilisé les parties en bois. Le bâtiment est en attente de restauration. L'inauguration du musée en 2015 www.cg976.fr/actualite/292/inauguration-du-premier-musee-... Le musée de Mayotte dépend du conseil départemental de Mayotte (101ème département français depuis le 31/03/2011) www.cg976.fr/nos-missions/a-vos-cotes/culture-patrimoine » (commentaire de la photo sur le site Wikipedia). |
les bâtiments coloniaux épargnés, imposants pour certains : prison au mur borgne ? caserne plutôt et possiblement musée aujourd'hui, maison du gouverneur, sur les fondations du palais d'Andriantsouli, sultan de Mayotte (180 ans en arrière), qui fut aussi préfecture, actuellement en travaux (surtout contre les termites), avec ses canons tels les gros jadis au dessus des remparts, aujourd'hui dans le cantonnement de la Légion Étrangère ; la résidence du préfet, les cases réservées aux officiels de Paris en visite (on le sait lorsque les couleurs bleu-blanc-rouge sont hissées) (4). Et aussi un hôtel boîte de nuit qui a compté (qu'en est-il à présent ?), appartenant à Adrien Giraud (1936-2018), homme politique influent au parcours trouble parfois, de ceux accros aux mandats, voulant toujours plus, jamais rassasiés d'honneurs, lui, a couronné sa richesse économique par un poste de sénateur ;
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| Entrée de la zone militaire du DLEM 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra Paris |
enfin la présence du DLEM, la Légion au quartier Cabaribère participe à conférer au Rocher une continuité historique faussement apaisée par la présence des tortues géantes d'Aldabra (5).
(1) Lucie et Marcel gendarme à Sada (1995)... mais je ne n'entrouvre pas davantage un de mes trop nombreux tiroirs gigognes...
(2) Géoportail indique une « halle au poisson »... le présent m'aurait-il de beaucoup dépassé ?
| mai 2023. |
Alors ? la compagnie de Nairobi ? Fini les packs de Roquefort dans les valises, surtout pas de périssable… Des voisins non informés se demandent si le Comté et l’Abondance vont supporter… Sinon, pas mal quand même Kenya Airways : un jeune à Nairobi pour Maurice, ne disait-il pas avoir payé seulement 670 euros l’aller-retour ?
Des photos certes, en arrivant, mais comme on en prend de nos êtres aimés, sans raison précise, juste parce qu'on aime... Mayotte avec des trouées de soleil dans un mitage nuageux ; l’appareil survole Grande-Terre, plein centre, la contourne afin de se présenter sur la seconde île habitée, contre les souffles du nord, entre le Kashkazi de Nord-Ouest et le Nyombeni de Nord-Est, éclaireur du premier, mais tout aussi messager de la saison des pluies.
Déplumé, le versant de La Vigie ne présente que des bouloches éparses, de verdure certes mais dépouillé d'arbres, mutilé ; faudrait une photo pour plus de précision quant aux manguiers, aux cocotiers... sauf que fatigue et soulagement prévalent...
« Tu veux te voir avec beaucoup de cheveux ? Prends vite une photo ! », voici ce que disait la blague entre hommes sur un début de calvitie ? De quoi rire jaune, sur la végétation, suite au passage de Chido, le cyclone, il y a 11 mois de cela. Des flaques, lors du roulage, confortent l’idée d’un bon début de saison des pluies, promesse d'un mieux dans les coupures d’eau potable, plantations et semailles.
Aux abords immédiats, durant le roulage, un flamboyant vif vermillon, tel celui, à Sainte-Suzanne, dont le rouge m’avait foudroyé d’espoir en faveur d’un “ Petit Georges ”, 11-12 ans, au Québec, en lutte alors contre une leucémie (1)… Sauf que la vie a une logique que l’espérance n’admet pas ; sauf que l'espoir ne sait pas se taire face à l'unidirectionnel de la vie, parfois une ferrade à vif le rappelle, jusque dans les chairs.
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| Sauf que le temps n'est plus aux cocotiers de la plage... |
La porte 16, c'est moins à part, plus pour une clientèle reconnue parce qu'en nombre, d’ailleurs ce n’est pas un autobus qui emmène pour un appareil distant sur le tarmac au milieu d'autres, proches parfois de vénérables aéronefs jadis fumants et pétaradants, de collection, réformés. Désormais nous avons droit à la passerelle télescopique directe vers l’avion. Étonnement aussi, nous sommes à l’heure, enfin, à dix minutes près. En attendant, avec cette histoire de carte d'embarquement, me retrouvant voisin avec un jean déchiré, de ceux qu'on porte pour travailler au champ (je n'ai plus l'âge d'être accessible aux modes), ma place au fond de l'Embraer pratiquement complet est perdue. Période rouge ou bleue, morte ou pleine saison, toute l'année, le monde bouge de plus en plus, c'est d'autant plus visible chez les îliens.